Love Letters
6.4
Love Letters

Album de Metronomy (2014)

Je suis de ceux qui ont écouté en boucle Nights Out puis The English Riviera avec un bonheur égal malgré la grosse évolution entre les deux. Pour moi Nights Out reste un ovni avec des compos improbables mais qui fonctionnent du tonnerre (à voir en live) et un son improbable entre musique de game-boy, synth-pop et rock alternatif qui déroute en premier lieu et finit par sonner comme une évidence. The English Riviera est un petit bijou pop: une collection des chansons imparables avec des arrangements aussi originaux qu'efficaces et le tout super bien produit. Dans les deux cas des albums inventifs, très travaillés et qui m'ont marqué. C'est donc avec impatience que je me suis jeté sur ce dernier effort. La déception a été grande.

Déjà on commence mal avec les deux premiers titres qui me donnent l'impression d'être des démos non retenues pour les faces B de l'album précédent. Des mélodies mornes et répétitives posées sur un synthé rachitique et une boite à rythme avec en bonus pour le "tube" I am Aquarius le petit gimmick vocal qui veut groover mais n'y arrive pas. Si on ajoute les fins interminables avec des solos de guitare ou de synthé peu inspirés on peut dire qu'on s'ennuie ferme jusque là.
Je reprends un peu espoir avec Monstrous qui, avec sa mélodie bizarre et entêtante posée sur une musique de jeu-vidéo des années 80, parvient à imposer son atmosphère mélancolique. Suit l'imparable Love Letters, LE tube annoncé qui donne son titre à l'album. Alors oui ça marche, c'est joyeux et accrocheur mais aussi très répétitif et franchement ça lasse vite. De plus si l'exercice de style pop 60's est bien exécuté on est loin de l'originalité à laquelle Metronomy nous avait habitué. Au final un titre sympa mais anecdotique.
On enchaîne ensuite une série de titres honnêtes et plutôt sympas (Month of Sundays, Boy Racers, Call Me, The Most Immaculate Haircut) mais qui ne décollent pas vraiment. Je fais une exception pour Call Me qui parvient à faire monter en tension sa mélodie naïve et mélancolique avec de bonnes idées d'arrangement. Le son reste très similaire à l'album précédent (avec une atmosphère un peu moins happy) sauf le très kraftwerkien instrumental Boy Racers.
L'album se termine comme il a commencé avec deux titres plutôt faibles. Le médiocre Reservoir semble n'avoir d'autre argument que son petit gimmick de synthé rigolo tandis que la ballade maladive Never Wanted laisse un goût d'inachevé.

Bien sûr ma critique est due en grande partie à ma déception. Effectivement j'attendais plus de Metronomy, une nouvelle direction peut-etre ou simplement de meilleurs chansons. J'ai le sentiment d'un album sans prise de risque ni fulgurance qui sera vite oublié. Le test ultime qui ne trompe pas: j'ai du me forcer à le réécouter plusieurs fois pour essayer d'entrer dans cet album et je n'y suis toujours pas parvenu. J'espère que le prochain ne continuera pas dans cette veine sinon on risque de tomber dans l'auto-caricature.
Sébastien_Aurou
6

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le 1 avr. 2014

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