Making Movies
7.3
Making Movies

Album de Dire Straits (1980)

I'm like a wave that's got to roll into the shore;if my love's in vain how come my love is so strong

Qu'est-ce qui se cache derrière Making Movies ?
Qu'est-ce qu'on peut découvrir sous cette drôle de pochette, pas vraiment belle, pas vraiment invitante, pas vraiment évocatrice (à part peut-être deux blocs de Lego s'emboîtant dans un angle tectonique) ?
Qu'est-ce qu'il sent, cet album ?


On pourrait demander au champ/nt lexical de Knopfler, pour de premiers éléments de réponse.
"And in the roar of dust and diesel I stood and watched her walk away" (Tunnel of love)
"She had wheels on on her feet
Well the cars do the usual dances
Same old cruise and the kerbsid crawl
But the rollergirl she's taking chances
They just love to see her take them all" (Skateaway)
"Now you and me go parallel together and apart
And you keep your perfect distance and it's tearing at my heart" (Hand in hand)


Une fille (ou plusieurs).
Une fille motorisée, véhiculée, que ce soit au diesel, aux rollers, à l'éloignement.
Une fille qui bouge, donc, et qui n'évolue pas vers, mais depuis.
Une fille qui s'en va.
Irrémédiablement.
"And all I do is miss you and the way we used to be" (Romeo and Juliet)


Vous remarquez autre chose ?
L'imagerie, sans doute.
Qui dit mouvement, dit imagerie, cinématographie même.
L'imagerie est fixe, immobile, la cinématographie fait bouger ces images, les met en relation.




  1. Les années 70 viennent de mourir.
    Vous savez qui a fait du Rock'n'roll, des années 70 et des compositions à la puissance cinématographique un brelan gagnant ?
    Bruce Springsteen.
    Et Knoplfer l'a entendu, ça ; il l'a écouté. Chanté par Patti Smith, Because the night (belongs to lovers). Ecrit par Springsteen.
    Alors il recrute Jimmy Iovine, producteur de Born to Run et Darkness on the Edge of Town, qui ramène lui-même dans le mix Roy Bittan, pianiste sur les deux albums susmentionnés.
    Knoplfer l'écossais, le professeur, va faire du Springsteen.


Avec sa grammaire, avec son travail sur la guitare, avec ses accents de blues-rock (de plus en plus rares). Il va composer des chansons narratives, évocatrices, scriptées. Il va appeler ça Making Movies. Joli home-run.


Il va mettre des filles dedans.
Des filles qui s'en vont, parce qu'il a besoin de mouvement.
Peut-être qu'il s'inspire de filles qu'il a connues, de mouvements qu'il a vécus.
Peut-être pas.
Peut-être que l'album devrait couper avant Les Boys, qui en plus d'être une conclusion... étonnante, se place en belle antithèse de ma critique.
Peut-être pas.


Il y a un film pour tout le monde dans cette chorale de Knoplfer.
La seule foi envers sa guitare ouvrira des portes de perception.
Ce rouge, peut-il être autre chose que le coloris d'un fauteuil de cinéma ?
"And I surrender to the fever
I surrender to the will of the night
She love me so tender I got to believe her"

lucasstagnette
9
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le 23 déc. 2016

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Lucas Stagnette

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