Le prolifique Anton Newcombe revient avec un quinzième album “Mini Album Thingy Wingy“. Coproduit avec Fabien Leseure et enregistré à Berlin, il mérite peut être le prix de pire titre d’album de l’histoire de la musique. Mini car cet effort de trente quatre minutes ne compte que sept pistes, “thingy wingy“ car c’est un “truc vite fait“ ? Reste à savoir si ce titre peu recherché reflète le contenu de cet opus.


The Brian Jonestown Massacre expérimente (“Musique de Film Imaginé“ en avril 2015), se diversifie en prenant de nouvelles inspirations dans des sonorités sud-américaines (“Give It Back !“ en 1997) mais en revient presque toujours à ce doux rock psychédélique des 60s caractéristique de ses premiers albums. Avec “Pish“ en ouverture, “Mini Album Thingy Wingy“ plonge directement l’auditeur dans un monde sensoriel où il aimera se perdre. Immergé dans un bain de guitares folks et de distorsion de voix, on ne sort la tête de l’eau que pour reprendre une brève respiration avant d’être à nouveau submergé par de nouvelles sensations avec “Psri Psri“. En collaboration avec Vladimir Nosal, Newcombe nous offre le morceau le plus expérimental et le plus délicieusement original de cet opus. Bercé par une langue qu’on ne comprend pas, on se surprend à entonner un refrain semblable à une prière résonnant sous les voutes noircies d’une église gothique. Pour encore plus de douceur, la flûte et la guitare de l’instrumentale “Mandrake Handshake“ enchantent par leur simplicité bienvenue et leur justesse évidente.


Quelques déceptions pourtant. “Dust“ où figure Alex Maas (The Black Angels) se révèle lancinante et sans substance. On attendait mieux de cette reprise des rois du rock psychédélique, The 13th Floor Elevators. Quant à “Get Some“, elle plaira certainement aux adeptes du groupe mais décevra ceux qui voulaient de la nouveauté et non du réchauffé.
De leur côté, "Leave It Alone“ et “Here Comes The Waiting For The Sun“, clin d'oeil à The Beatles et à The Doors, ressortent comme de purs produits du rock psychédélique du groupe sans pour autant tomber dans la facilité. Des morceaux longs de six minutes chacun aussi hypnotiques qu'inspirant.


The Brian Jonestown Massacre signe ainsi un énième album pour le moins ambivalent. S’il nous déçoit parfois, il réserve tout de même quelques bonnes surprises. Reste que “Pish“ et “Psri Psri“ annonçaient un mélange expérimental/rock psychédélique sur tout la ligne pour finalement n’en demeurer que les deux seuls représentants.


Chronique RuL

Neelic
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le 13 déc. 2015

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