Putain que c'est dur.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser à l'écoute du début de ce trèèèèèès long morceau/album, Mirror Reaper est un album de metal extrême. Mais pourquoi donc?
Et bien, tout d'abord c'est du funeral doom. Et le doom, c'est lent, pas spécialement violent mais terriblement lourd (d'où le terme extrême), sous genre dérivé de notre ami le heavy, dont on voyait déjà des prémisses chez Black Sab.
Mais ici, on a du funeral doom. Encore plus lent et plus lourd.
Une basse 6 cordes distordue à l'extrême, une batterie, quelques lignes de chants. Ce sont les seuls instruments dont se compose Mirror Reaper. Et c'est beau à en crever. Pourvu qu'on parvienne à s'y plonger (car oui le funeral c'est répétitif) l'album offre une vision pesante de l'espace et du temps infini de l'au-delà. Ça ne s'arrête jamais, et on en redemande. Tout est toujours plus triste, toujours plus pesant, toujours plus déprimant et toujours plus résigné. Le sentiment principal qui me vient à chaque écoute, sans doute exacerbé par l'incroyable pochette et l'histoire du monstre. Car, un peu comme dans le black des années 90, connaître le pourquoi du comment rend l'écoute toujours plus mystique.
Bell Witch était à la base composé de 2 membres, Dylan Desmond et Adrian Guerra. Mais les problèmes de santé de ce dernier le contraigne à quitter le groupe en 2016, et il est remplacé par Jesse Schreibman. Il décède peu de temps après, et Mirror Reaper sort en 2017, en sa mémoire. Sauf que la ligne de chant clair vient de pistes non utilisées du précédent album, ce qui rend la chose encore plus pesante, comme si Guerra nous parlait depuis l'endroit où il est. Ce qui est à moitié glauque, et beaucouo trop triste, et qui donne son charme si spécial à Mirror Reaper.