Michel Portal – Musiques De Cinémas (1995)


Cet album met en évidence une part restée dans l’ombre dans l’œuvre de Michel Portal, celle des musiques de film, et même le générique d’une émission culte de la télé d’alors, le fameux « Droit de Réponse » de Michel Polac. Beaucoup de musiciens défilent tout au long de cet album, certains jouent sur plusieurs pièces mais c’est plutôt l’exception.


Pourtant il me semble bien que l’enregistrement de ces morceaux soit produit spécifiquement pour cet album, en effet elles sont toutes réinterprétées en vue de cette publication. Malheureusement il y a très peu de renseignements sur le Cd, du coup je spécule un peu, mais ce n’est pas là l’essentiel.


Ces œuvres pour le cinéma sont très à part, le jazz n’est qu’un ingrédient de hasard ici, ce qui compte en premier c’est l’atmosphère, le feeling, la cohésion entre l’image et le son. C’est précisément ce qui fait tout l’intérêt de ces pièces qui ne sont jamais banales, toujours étonnantes, pleines de force et de caractère, Michel a le don pour saisir l’essentiel, capter l’ambiance et la restituer brillamment.


Il y a vraiment beaucoup de musiciens qui passent, je vous en lâche quelques-uns parmi les plus connus, Andy Emler au synthé, Laurent Dehors au sax, Ralph Towner et Nguyên Lê à la guitare, Mino Cinelu aux percussions, Paolo Fresu à la trompette, Aldo Romano à la batterie, Michel Benita à la contrebasse et Richard Galliano à l’accordéon.


Chaque pièce est un petit bijou parfaitement ciselé où la perfection se lit dans les détails, les accompagnements, les solis où Michel a la part du lion, tant avec la clarinette basse qu’avec son saxophone soprano.


On remarque « Docteur Petiot » avec le grand orchestre de tango dirigé par Juan José Mosalini, « Champ d’Honneur » magnifié par un magnifique solo de trompette joué par Paolo Fresu très inspiré, les deux magnifiques thèmes de « Max Mon Amour », ça marche à tous les coups, très efficace. La dernière pièce « Yvan Ivanovitch Kossiakow » consiste en un duo accordéon, saxophone, avec, inévitablement quand on connaît l'admiration réciproque, le grand Richard Galliano sur le piano du pauvre.

xeres
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le 23 mai 2023

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