Ma diva préférée a virée R&B. J’ai eut un peu peur, peur de la perdre en route. La R&B c’est de la variét kleenex petit format. Les chanteuses à voix perdent leur temps, (et leur voix) à faire des vocalises dans la R&B, style plus que genre, qui n’est pas à la hauteur de leur talent. Heureusement, ici il y a de l’envie d’aller plus loin, et un sérieux mélange qui aide à faire passer la pilule.


It’s Not Right But It’s Okay, groove très funky. Energique. Heartbreak Hotel variété et tube. R&B un peu chanté-parlé, mixé saveur Hip Hop. Je dois admettre qu’il fonctionne. Le plus qu’étonnant, My Love Is Your Love, un carribean groove qui ressemble de loin à du reggae, de près à un hybride pop-reggae, inimaginable sur un album de Whitney, et pourtant…tube mondial. Je ne m’attendais pas à pareille excentricité, mais il faut reconnaître que ça marche. Ça m’a fait le même effet que d’entendre, (si ça arrive un jour), Mariah Carey faire une Calypso. Gulp ! Justement en parlant d’elle, un bon album se doit d’avoir un duo chic et choc, n’est-ce pas ? Voilà, When you Believe. Mariah et Whitney, deux divas en une. Séquence émotion, qui ressemble à un passage de témoin, tout en douceur.


Whitney a changée, et accepte de se mettre en retrait, pour laisser la place au contrechant, et à la rythmique, aux chœurs versatiles, aux textures colorées, au packaging aussi important que le reste, dans le mixage je rentre ; comme la musique a changée. If I Told You That. C’est d’autant plus beau cette « discrétion », quand elle grimpe dans les aigues, ça donne encore plus de frissons dans le corps. J’adore.


 Qui dit mélange dit expérimentation, cet album était censé être une compil à la base, un best off avec quelques inédits. Des invités dont Elliot Missy... Quand Missy est dans la place, le chant laisse la place à de la vibes, au décor, au beat urbain tapageur, au business, et j’aime moins. Je préfère la beauté mélodique des ballades comme I Learned From The Best. Là, la voix de Withney sonne comme j’aime. Et évidemment le son est du pur nickel. Mettre ça sur une platine quelconque, c’est une preuve d’amour pour le son. Après faut aimer la R&B, qui parfois (voire souvent), à tendance à traîner du  côté de la mièvrerie. Oh Yes. Morceau décoratif. Morceau sauvé par le travail vocal, les chœurs derrière, superbe.  On peut passer de la mièvrerie, au travail d’artiste. 

Get It Back. Fait sur mesure, qui démarre doucement, et qui minute après minute, révèle des trésors au niveau arrangements. Le genre de morceau qu’on a tendance à écouter d’une oreille discrète, pour se rendre compte qu’on ne s’en lasse pas. Près de 4mn 20. Long pour un morceau de variété ; beaucoup de morceaux me font cette impression. Plus longs que d’hab, comme travaillés à cœur ouvert, pour tout donner. I Bow Out, encore une ballade. Le genre où sa voix est la plus explosive, et toujours magistrale. Avec les violons of course, à écouter avec son amoureux (se), ou tout seul avec (ou sans) son chien. Notre diamant brut à une maturité vocale et une technique à toute épreuve, et son talent va au-delà de la technique et c’est tant mieux. Elle assume son recadrage urbain, sa pop plus sèche, des beats plus lourds, et le storytelling qui se substitue au pur chant. Place au groove simplifié et à l’accompagnement, nous sommes en 1998. Les machines, les synthés, les rythmes complexes. Un tel effort est à saluer quand on voit que tout est en place, et que ça ne sonne pas « machine, mécanique », comme beaucoup d’albums du genre. La prod à su faire les bons choix. Ouf !


You’ll Never Stand Alone hymne langoureux, basé sur le même principe que I Learned…mais quand c’est bon…Soul ou pop ? Elle est soul (ET) pop. Talent très rare. C’est le parfait équilibre, et jamais de ressassement nostalgique qui ne la rattrape. Et une surprise du chef pour finir! Une reprise du roi du groove lui-même, Stevie Wonder. Un classique remixé, qui va secouer le dance floor, et bousculer tout le monde, du sol au plafond. Elle n’a pas tout perdue dans sa reconversion R&B. La soul est toujours là en dessous. Ça s’entend. Elle crie ! Le Hip Hop passe, la R&B va s’éteindre, mais des joyaux comme ceux-là ils fonctionneront toujours. Un classique de chez Stevie, par Whitney and Co. D’où le problème des chanteuses à voix actuelles. Soit elles vont chanter n’importe quoi, (ça va donner des tubes de bronze). Soit elles vont s’adapter aux rythmes à la mode, (tubes d’argent). Soit elles vont se tourner vers les tubes dorés passé, et faire des tubes plaqués or.

Angie_Eklespri
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le 30 mars 2016

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