O. Children
7.2
O. Children

Album de O. Children (2010)

Nous le sentions venir, conformément aux impressions laissées par leur single Ruins : le premier album éponyme de O. Children est une déception. Il y a quelques mois pourtant, le groupe nous laissait pleins d'espoirs grâce un premier simple idéal et un pédigrée plutôt flatteur. En effet, le groupe est mené par une figure du milieu indie londonien, Tobias O'Kandi. Ex-Bono Most Die, ex-oRPHANS, il a un temps participé en tant que batteur au groupe Ox.Eagle.Lion.Man.. Avec des démos plutôt intéressante, le succès qui le fuyait depuis plusieurs d'années semblait enfin à portée de main.

Le problème, lorsque l'on s'attaque à la cold wave et à ce type de post-punk hérité des grands maitres Echo & The Bunnymen, The Chameleons, Bad Seeds et autres Sisters Of Mercy, c'est qu'il faut éviter de tomber dans le grandiloquent et le trop romantique... n'est pas Wagner qui veut. La retenue et la distance sont des éléments indispensables de cette musique, le risque étant de tomber dans la parodie. Avec une voix aussi improbable (et donc fantastique), il était facile de revisiter le cabaret gothique grandiloquent et grand-guignolesque. Malheureusement, O. Children s'y jette tête la première.
Le groupe gonfle sa musique jusqu'à l'étouffement : claviers bontempi (Ruins, Heels), voix pitchées inutiles (Smile), saxophone pseudo-dissonant (Radio Waves), l'album est extrêmement surfait, la plupart des chansons auraient gagnées à être dépouillées plutôt que d'y ajouter ces détails inutiles. Et, par-dessus tout, malgré de bonnes mélodies, des guitares qui sonnent bien et cette voix, les chansons manquent de consistance. Certaines, pourtant, avaient du potentiel (Fault Line, Ezekiel's Son, Radio Waves, Pray The Soul Away) mais à l'exception de Dead Disco Dancer, parfaitement équilibrée, l'ensemble est plutôt ennuyant et on se prend rapidement à zapper les chansons au bout d'une ou deux minutes.

A trop vouloir réussir, on en perd une forme d'âme et d'intégrité. En sur-jouant leur post-punk, O. Children flirteraient presque avec le diable du pompeux. Le groupe aurait sans doute mieux fait de prendre exemple sur les Horrors, dont le dernier album est une belle réussite dans un genre pourtant sur-exploité ces dernières années en Angleterre.
Hybu
3
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le 28 févr. 2012

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Hybu

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