Le nouvel enregistrement live de Porcupine Tree doit s’écouter paisiblement. D’abord pour retrouver le goût d’un concert signé, soigné, saigné par l’une des formations les plus incantatoires sur scène. Ensuite parce qu’il n’échappera à personne que le présent double album reflète peut-être ce chant du cygne que beaucoup avait senti venir après l’album concept The Incident, tant sa puissance dévastatrice et ses côtés joliment bancals semblaient sacraliser plus de vingt ans de carrière. La tournée qui suivit lançait alors un double défi : retranscrire le concept de The Incident dans son intégralité lors d’une première partie en apnée et échapper au temps dans une seconde immersion en forme de compilation à bulles (« Even Less », « Hatesong », « Russia On Ice », « Arriving Somewhere But Not Here »). Enregistré au The Riviera de Chicago et au Royal Albert Hall de Londres, la prestation partage ici les altitudes avec ce mélange fascinant de noirceur et d’euphorie, tout au long de mélodies tour à tour cools, hirsutes, turbulentes ou fascinantes. On relèvera la joyeuse troupe (Richard Barbieri, Colin Edwin, Gavin Harrison et John Wesley), toujours impeccable autour d’un Steven Wilson qui fait toujours merveille, même pieds nus. Ce double album valse avec naturel, subtilité, intelligence, encadré par un son ad’hoc. On privilégiera évidemment la version collector agrémentée d’un splendide DVD vidéo, pour apprécier pleinement le spectacle, partagé entre cette musique qui propulse et les délires visuels du comparse Lasse Hoile. Car en multipliant les enluminures, Porcupine Tree atteignait là sa quintessence. Pour mieux préparer sa résurrection ?
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le 14 déc. 2012

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