Origin # 02
7.2
Origin # 02

Album de Solar Fields (2013)

Voilà enfin un projet électronique un poil frissonnant. Derrière Solar Fields se cache un homme seul, Magnus Birgersson. Pour qualifier sa musique, ce dernier n’y va pas par quatre chemins (de croix): « Je n’aime pas catégoriser ma musique en terme de genres, pour moi c’est de la musique électronique ». Voilà. Paradoxal dans sa propre définition, ce douzième album (!) prend son temps (78 minutes et des clopinettes) dans la ronde hypnotique qu’il propose. Et puisque Magnus Birgersson n’efface rien de son travail, les compositions accomplies comme les travaux en suspens, ce deuxième projet intitulé Origin (d’autres suivront) rassemble des titres jusque-là restés au fond des tiroirs, visite d’anciens moments d’inspiration pour en provoquer de nouveaux.


Le voyage proposé, cohérent, dans la lignée des grandes œuvres du « genre », brille par l’espace développé, sa brillance sonique, son aspect mélodique qui, souvent, touche la cible (« Landform »). Les influences sont évidemment nombreuses, inévitables. On citera pêle-mêle Vangelis, Tangerine Dream et l’incontournable Klaus Schulze dans cette veine spacieuse, organique, sachant nous plonger, parfois, dans des abîmes abyssaux. C’est pourtant du côté de Dead Can Dance (autre paradoxe) que l’on (trans)portera nos esgourdes sur les remous du splendide « Mystic Science ». Orchestration au diapason, le titre se développe dans l’obsédant, l’addictif. Une totale réussite.


La suite de l’album évoque tour à tour de libres envolées (« Active Sky » et sa basse hypnotique), un futurisme qui plaira aux plus nostalgiques (« Echo »), quelques ambiances totalement cinématographiques (« The Missing » sorti d’un Ridley Scott sci-fi) ou un succédané du Mike Oldfield époque chill-out (« Asteroid »). Certes, rien de révolutionnaire dans cette accumulation d’expériences synthétiques mais ce défilé un peu monstrueux, s’il ressemble à un hommage manifeste aux classiques du genre, s’amuse des codes avec une fascination contagieuse.


Critique sur Amarok Magazine

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le 10 mai 2015

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