Other Voices
5.7
Other Voices

Album de The Doors (1971)

Sorti quelques mois seulement après le monumental L.A. Woman, Other Voices marque un virage radical dans la carrière des Doors. Il est ainsi remarquable de constater l’humilité du disque, qui ne cherche à aucun moment à copier ce que le groupe faisait lorsque Jim Morrison était encore vivant. Cela confirme que le chanteur n’était certainement pas l’unique artisan du succès des Doors et qu’il était accompagné par des musiciens talentueux, mais montre cependant qu’il est la raison principale de leur caractère légendaire. Other Voices contient en effet assez de bonnes chansons pour être un album réussi, mais l’ensemble reste néanmoins très propre et lisse, là où la marque The Doors rimait avec mystère et impureté. Jamais Robby Krieger et Ray Manzarek ne se révèlent ainsi à la hauteur du chant de Morrison, et ce sont les parties instrumentales qui sont en général les plus appréciables. Les deux chansons introductives, « In The Eye Of The Sun » et « Variety Is The Spice Of Life », encore dans l’ambiance de L.A. Woman, sont gâchées par les voix désagréables, et il faut attendre les envolées de « Ships W/ Sails », plus éthérées et hypnotiques alors que l’atmosphère latine du titre s’éloigne des inspirations habituelles du groupe, pour obtenir quelque chose de pleinement satisfaisant. « Tightrope Ride » parvient elle aussi à faire oublier Morrison grâce à la nervosité du chant de Ray Manzarek et les solos de Robby Krieger. Une fois ces deux sommets passés, le reste de l’album est convenable à défaut d’être grandiose. « Down On The Farm » offre ainsi quelques beaux passages calmes mais aussi un refrain un peu fatiguant ; « I’m Horny, I’m Stoned » reste plutôt sympathique ; « Hang On To Your Life » renoue avec ces inspirations latines qui conviennent bien au nouveau visage des Doors ; et seule la belle ballade « Wandering Musician » se démarque réellement.


Other Voices est en somme un album réussi par bien des aspects mais trop inoffensif pour se placer au niveau habituel des Doors. Les membres survivants du groupe n’ont clairement pas cherché à en faire un hommage à leur leader disparu, ce qui peut paraître un peu dommage mais montre aussi l’honnêteté de leur démarche : ils ont décidé de tourner la page en faisant tout simplement ce qu’ils savaient faire, composer et interpréter de la musique. Et le résultat est tout sauf honteux.

Skipper-Mike
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums des Doors

Créée

le 5 oct. 2017

Critique lue 394 fois

1 j'aime

Skipper Mike

Écrit par

Critique lue 394 fois

1

D'autres avis sur Other Voices

Other Voices
GnM
7

... And Then There Were Three ... (Déjà fait .. Mais Sept Ans Plus Tard)

Ce septième album de The Doors , fut enregistré en Avril 1971 . Ce fut aussi le premier enregistré sans la présence de Jim Morrison , qui allait mourir en Juillet 1971 . Jim Morrison et Robby Krieger...

Par

le 7 juil. 2023

1 j'aime

3

Other Voices
GuillaumeL666
5

D'autres voix, mais il y en a clairement une qui nous manque

Les Doors sans Jim Morrison c'est pas les Doors. C'est ce qu'il est tentant de dire lorsqu'on a pas écouté Other Voices, qui va permettre de nuancer un peu cette idée pré-conçue, mais hélas pas tant...

le 21 déc. 2020

1 j'aime

Other Voices
Skipper-Mike
7

Critique de Other Voices par Skipper Mike

Sorti quelques mois seulement après le monumental L.A. Woman, Other Voices marque un virage radical dans la carrière des Doors. Il est ainsi remarquable de constater l’humilité du disque, qui ne...

le 5 oct. 2017

1 j'aime

Du même critique

The House That Jack Built
Skipper-Mike
10

Übermensch unter alles

Que filmer après avoir réalisé son œuvre somme, et comment le filmer ? En poursuivant les explorations déjà entamées tout en dynamitant ce qui faisait son cinéma, répond Lars von Trier. Le Danois...

le 10 oct. 2018

11 j'aime

7

Too Old to Die Young
Skipper-Mike
10

Le grand remplacement

Adepte des films courts, Nicolas Winding Refn semble sortir de sa zone de confort en passant au très long format, mais les premières minutes laissent en fait plutôt penser qu’il s’agit pour lui d’une...

le 22 sept. 2019

7 j'aime

2

Wendy et Lucy
Skipper-Mike
9

Far from the wild

C’est juste l’histoire d’une femme qui perd sa chienne, et c’est pourtant le film le plus pesant au monde. Le registre ultra-minimaliste n’y est pas pour rien, avec des décors sobres (les quartiers...

le 18 janv. 2019

7 j'aime