Cinq ans depuis Of What’s to Come, ça commençait à faire long d’autant que le groupe d’Erick Lindmark nous avait habitués à un intervalle moins espacé.
Enfin bref, toujours est-il que Deeds of Flesh poursuit sa métamorphose amorcée avec l’album précédent en death « moderne » : déjà avec une prod’ moderne et surtout en élevant d’un net cran son niveau technique pour ne pas avoir à rougir devant les petits jeunes aux dents longues qui se font de plus en plus nombreux sur Unique Leader (je pense en particulier à des brutes techniques comme Fallujah, Rings of Saturn et Arkaik).


Ayant pu bénéficier précédemment des services du maître Erlend Caspersen, il fallait trouver quelqu’un de taille pour remplacer un tel ténor de la cinq cordes ; Mr Lindmark a donc jeté son dévolu sur Ivan Munguia, bassiste (à six cordes) d’Arkaik, Brain Drill (c’est vous dire le niveau du bonhomme) et guitariste chez les ancêtres Insanity. Un second guitariste était arrivé en 2011, Craig Peters, ancien membre d’Arkaik. Mike Hamilton est toujours aux fûts, même s’il doit désormais partager son emploi du temps avec Exhumed.


Voilà la fine équipe qui est rentrée en studio une fois de plus avec Kip Stork. Et le rendu est terrible! Deeds of Flesh est plus efficace que jamais avec un riffing incisif au possible et tellement d’idée que les compos sont d’une densité exceptionnelle pour le groupe. Des titres comme Entrance in Decades of Psychedelic Sleep et Rise of the Virvum Juggernaut se mangent sans faim et on en headbangue à se dévisser la tête.


Ivan Munguia, à ce titre, a un jeu au médiator plus sobre que celui aux doigts de son homologue norvégien mais diablement efficace, soulignant avec précision les riffs les plus complexes de Lindmark et Peters et apportant ce complément rythmique indispensable à la batterie dans un enchaînement de plans tordus et imprévisibles.
Les guitares s’offrent même quelques passages plus mélodiques, ce qui change beaucoup de l’ancienne formule avec des riffs en trémolo gras et linéaires. Ceux qui n’avaient pas adhéré à la nouvelle recette sur Of What’s to Come ne vont pas forcément apprécier cet album, mais ça vaut largement le coup d’essayer.


La seule chose qu’on peut déplorer, ce sont les interludes, gargouillis électroniques intempestifs et autres expérimentations improbables, qui ne sont heureusement pas omniprésents. Il y a aussi quelques samples de films ( ? ne me demandez pas lesquels). Quant à la reprise de Gorguts, c’est sympa mais pas transcendant, le morceau original étant beaucoup plus ambiancé.


La production est puissante et parfaitement équilibrée, à la façon du dernier album de Suffocation. Deeds of Flesh ne s’est pas trahi pour autant, on reconnaît sans problème sa patte dans chacune des compos.


L’attente valait clairement la peine, le gang de Lindmark revenant en force et plus déterminé que jamais en mettant au tapis la plupart des challengers du circuit. La mutation entamée sur l’album précédent est une vraie réussite. A l’avenir, il faudra simplement supprimer le côté un peu expérimental qui ne leur va pas à mon avis.


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Man_Gaut
8
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le 28 oct. 2015

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Man Gaut

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