Prince of Tears
7.2
Prince of Tears

Album de Baxter Dury (2017)

Des mélodies douces, accrocheuses, légères et bien sucrées (les notes ludiques du clavier sur « Almond Milk », ce solo de clavier, digne de l'esprit d'un enfant, sur « Mungo »), des solos construits comme des mélodies à part entière (le solo de guitare de « Listen »), des chœurs féminins agrémentant le tout, sans se prendre la tête ou se forcer à faire compliqué (« lalala – la... », tout simplement), des chansons vite expédiées, dégoupillées comme des grenades, et terriblement efficaces (« letter bomb »), chansons expédiées donc, aussi courtes que les premiers morceaux des Beatles (« Almond Milk » et « Letter Bomb » font moins de 2 minutes, ce qui est suffisamment rare dans l'univers pop-rock pour être souligné).


Dury reprend certaines formules qui avaient magnifiquement bien marché dans « Happy Soup », l'un de ses chefs-d’œuvres précédents cet album.


L'homme chante d'une voix racée de cockney aviné, fatigué. Une voix élégante, un peu râpeuse. Mais le mode de chant en talk-over, tel Gainsbourg dans ses grandes heures, lui va comme un gant. Il est d'ailleurs fort possible que le Baxter ait comme influence notre bonne vieille tête de choux (la guitare de « Prince Of Tears », couplée au chant de Dury, rappelle un peu « L'histoire de Melody Nelson ».)


La fraîcheur de ce disque tient à beaucoup de choses : ces chœurs féminins, encore une fois, revigorants, séduisants, simples et humains (écoutez donc ce refrain de « Wanna »... rafraîchissant comme un soda sorti d'un frigo un jour de sécheresse, impactant n'importe quel esprit masculin). Cette basse, bon sang cette basse qui soutient le style de chant de Dury, une basse ludique, qui joue plus que de tenir le rythme, une basse mise en avant, surpassant la guitare même. Une basse qui soutient les thèmes des chansons et qui s'amuse (omniprésente sur « Miami » ou « August »), une basse sûre d'elle, ouatée, cotonneuse et belle (le riff du morceau d'ouverture). Du coup, la voix de chanteur de Baxter, basse dans le ton, assez grave, et lasse, triste oserai-je dire, est magnifiquement contre-balancée par ces refrains et chœurs féminins, optimistes, un peu comme un clair – obscur (« Prince Of Tears »).


Cer disque de Baxter Dury est clairement un petit bijou, un délice pop-rock.
Un coup de cœur, et (forcément), à mon sens, l'un des meilleurs albums de l'année.

Créée

le 9 déc. 2017

Critique lue 221 fois

6 j'aime

Errol 'Gardner

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6

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