La belle époque

Après avoir éblouie l'année 2015 de 2 mixtapes géniales ("Beast Mode" avec Zaytoven et "56 Nights" avec DJ Esco et Southside) et un album culte pour l'histoire de la Trap typique d'ATL, "DS2", FUTURE a débuté l'année 2016 avec "Purple Reign", une mixtape encore une fois produite par de grands noms. Le fameux compatriote DJ Esco accompagné de Metro Boomin, Southside, Zaytoven ou encore Nard & B, tous ont répondu présent pour un énième tour de force du "Wizard".

"Purple Reign", c'est sa mixtape la plus explicitement émotionnelle depuis Monster en 2014 .
Au début, Purple Reign ressemble à une continuation des idées que Future a d'abord exposées sur Monster en 2014 , sa mixtape décisive. Comme son prédécesseur, Purple Reign combine plusieurs méthodes et approches - paroles libres associatives, flux infiniment inventifs, Drums indisciplinés rugissants, ambiance de fond sonore et arpèges de synthé bouillonnants - dans une forme à la fois tentaculaire et simplifiée. Mais ce sont les sensibilités pop succinctes de Future ici qui donnent aux chansons loufoques et sirupeuses de la bande les textures et le but qu'elles exigent, et par conséquent marque le retour impératif des mélodies séduisantes et des crochets contagieux.
Bien que ce ne soit pas tout à fait une renaissance pop pour Future, Purple Reign a un certain caractère ludique, ce qui contribue à saper le stoïcisme parfois inébranlable de Future.

Comparé à "Beast Mode" entièrement dirigé par Zaytoven ou aux "56 Nights", plus industriels , les rythmes monochromes et sourds de "Purple Reign" le rendent légèrement unidimensionnel. Et que ce soit parce que tout le projet se sent précipité, ou parce que c'est le premier plan d'une autre phase de sa carrière était difficile à dire à ce moment là, mais sur "Purple..." , l'auditeur est obligé de compter davantage avec ce que Future dit réellement, plutôt que de simplement se laisser emporter par le chaos musical d'un banger comme "March Madness" ou "Where Ya At".

Musicalement et thématiquement, "Purple Reign" ressemble quand même à une continuation de 2015. "Wicked" est une chanson brillamment étrange où le flux bruyant de Future se répand sur l'instrumental pétillant de MetroBoomin et Southside. Qu'il s'agisse du bégaiement "All Right", du "Run Up" superbement minimaliste, ou du double coup de poing de "Perkys Calling" et "Purple Reign", les meilleurs moments sont ceux qui marient la production inventive avec un Future le plus émouvant.
Sur DS 2, il chantait tristement “I just did a dose of Percocet with some strippers,” mais ici il délivre le crochet lourd et abattu, “I can hear the purple calling, I can hear them perkies calling / I can hear them xanies calling, I can hear the streets calling,” et le sentiment que vous obtenez est celui d'une personne qui est involontairement entraînée dans plusieurs directions à la fois.

Future à toujours su ce que ses fans veulaient entendre et il tient ici, une fois de plus, ses promesses.
Le personnage toxicomane, turbulent et dangereux de Future représente-t-il le vrai Nayvadius Milburn?
Tant qu'il produit encore des morceaux comme "Perkys Calling", "Purple Reign" et "Inside the Mattress", je dirais que cela n'a pas vraiment d'importance.
Reste qu'aujourd'hui, je dois avouer que le Future de 2015/2016 me manque un peu...

8/10