Il est évident qu'un mec comme Chuck D est plus qualifié que moi pour parler de "Raising Hell" : son album de rap favori, le disque qui lui a donner envie de signer chez Def Jam en créant le groupe Public Enemy...
En plus d'être le premier album Rap à faire un véritable carton, "Raising Hell" est tout simplement le meilleur disque des RUN DMC. Les deux premiers album du groupe, produit par Larry Smith, étaient pas mal mais assez inégaux. C'est Rick Rubin à la production sur celui ci et il va corriger ce qui n'allait pas sur les albums précédents : pas de morceaux inutilement long ici pour éviter la redondance et mettre vraiment l'accent sur le coté punchy et l'efficacité de leur musique. Rick Rubin est le roi de l'épure : comment faire plus en faisant moins. Je pense que c'est l'approche qui convient le mieux au groupe qui a un style minimaliste : tout est mis en œuvre avec soin pour livrer la version parfaite de leur musique. Sans bout de gras.
Bien sûr, "Raising Hell", c'est d'abord les hits comme "Walk This Way", remake du titre d'Aerosmith ou Joe Perry et Steven Tyler sont conviés à la fête pour en donner la version ultime à mon sens, avec plus de punch et des solos de guitares bien plus généreux que sur la version originale. "It's Tricky" dans le registre Rap-Rock est également un classique. On a aussi "Peter Piper" ( qui utilise le sample Jazzy du mythique ”Take Me To The Mardi Gras” de Bob James) où les deux MC livrent une performance époustouflante au micro, le plus cool "You Be Illin" avec ses cuivres où encore le classique et percutant "My Adidas".
A coté de ça, l'album fournit d’autres grand moments. Des titres bien pêchus comme "Is It Live" et ses bongos, le up tempo "Hit It Run" où Jay Master Jay maltraite encore une fois sa platine. Au rayon Rap-Rock, on a le title track "Raising Hell" qui est plutôt solide avec de la guitare à la AC/DC. On trouve aussi des curiosités avec "Perfection" : une sorte de jam assez relax qui donne la sensation d'être dans le studio avec le groupe, où les rappeurs riment avec uniquement une batterie en guise d'instrumentation et enfin le nerveux ”Proud To Be Black" qui annonce Public Enemy que ce soit dans le son et les lyrics.