Ratatat
7.3
Ratatat

Album de Ratatat (2004)

RATATAT est un groupe de musique instrumentale, composé du guitariste Mike Stroud et du producteur (mais également bassiste) Evan Mast. Ils mélangent sonorités électroniques et instruments plus conventionnels. En particulier, la signature du groupe est l'utilisation, pour jouer les mélodies, d'une guitare électrique. Il est difficile de trouver une source d'influence fixée au son du groupe, qui est assez indescriptible hormis par un très évident et auto-référent "c'est le son RATATAT". Le groupe se fait aussi mutique que sa musique, et les interviews sont assez rares.


La première livrée du groupe date de l'année 2004 et est un album dont le titre est simplement le nom du groupe. Il a été précédé par deux singles Seventeen Years et Germany to Germany.

Seventeen Years



Un démarrage très rapide et énervé et littéralement saturé d'une guitare électrique qui enchaîne les mélodies, avant de laisser place à un riff répété inlassablement et sur lequel viennent peu à peu se greffer la batterie et la basse. Le morceau se termine beaucoup plus calmement, la guitare se fait plus discrète et laisse un peu de place à une nappe de synthé. Un début d'album de très bonne facture et tout en variations, qui se continue sur le morceau suivant.

El Pico



L'un de mes favoris de RATATAT (l'album), voire de RATATAT (le groupe). Construit autour d'une mélodie entraînante, le morceau alterne entre des périodes de flottement et d'autres plus énergiques, un enchaînement très appréciable. Le final est constitué d'un excellent riff qui rappelle la mélodie initiale et la redynamise. Le résultat est un morceau très loin d'être linéaire. Une réussite absolue.

Crisp



Plus répétitif que ses prédécesseurs, Crisp n'en est pas moins intéressant et entraînant, et est un succès de l'album. Pas grand chose à dire tant l'essentiel du morceau repose sur sa mélodie principale fort appréciable.

Desert Eagle



Premier coup de mou du disque, Desert Eagle a un mauvais air de morceau pas tout à fait fini, qui donne l'impression de ne pas savoir où il va. Les sonorités sont simples et répétitives et se permettent en plus de traîner en longueur. Oubliable.

Everest



Morceau bien plus lent que les autres, et construit autour d'une boucle assez simple. D'abord aussi répétitif que son prédécesseur, le morceau se libère dans une dernière partie pour donner toute son efficacité à son côté très planant. Pas mauvais, mais mineur.

Bustelo



Un morceau plutôt court (moins de 2:20) et au début absolument irrésistible. La suite n'en est qu'une variation et ne s'attarde pas, ce qui fait de ce morceau une chouette réussite.

Breaking Away



Encore un de mes favoris de l'album. Le démarrage est lent, mais fait place à une mélodie très belle et très douce. Le morceau monte alors petit à petit en intensité au fur et à mesure que la guitare prend de la place, et se termine dans un fade-out du plus bel effet. Très bon !

Lapland



Encore une fois, un morceau assez lent. Je ne le trouve pas très marquant, bien qu'il ne soit pas mauvais. Construit à la manière d'Everest, il est assez répétitif dans une première partie avant de se libérer de sa boucle initiale en deuxième partie. De même qu'Everest, donc, il n'est pas mauvais mais assez mineur.

Germany To Germany



Deuxième single de l'album, et on comprend pourquoi dès le début du morceau, en fade-in, et dont le riff reste en tête. C'est globalement la seule chose réellement marquante du morceau, les autres parties se contentant de reprendre la structure du riff. C'est cependant efficace, et le morceau est une réussite.

Spanish Armada



Un morceau assez étrange, un peu tristounet, et qui comme son prédécesseur inclut des cors d'harmonie (crédité sur la notice de l'album). Pas grand chose de révolutionnaire cependant, assez vite oubliable.

Cherry



Instant culture : "Cherry" était le nom de projet sous lequel travaillaient Stroud et Mast avant de former RATATAT. J'imagine que ce morceau a été nommé ainsi en hommage au début de leur collaboration, et ce qui est sûr, c'est que c'est un très bon morceau pour porter ce nom. Très planant, répétitif (mais cette fois la répétitivité est totalement justifiée par le côté "chill" assumé, le son des instruments est comme étouffé, comme si le morceau lui-même avait envie de pioncer), c'est un délice pour les oreilles, et une excellente manière de conclure cet album.


Au final, l'album est un très bon démarrage pour le groupe. Il offre de belles variations et porte en lui la marque d'un fort potentiel pour les deux musiciens.

Quintino
8
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le 25 févr. 2020

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Quintino

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