Une maturité déferlante.

C'est en 2012 que Lamb Of God nous revient, et c'est après 3 ans d'attente depuis le grand Wrath que le quintette annonce "Resolution". Les rois du groove nous prennent de cours avec ce son évolué, plus propre: différent mixage de la batterie de Adler, son des guitares plus gras, son de basse plus rond, et maturité enfin atteinte de la voix absolument démentielle car parfaitement diversifiée de l'unique Randy Blythe (sortant d'ailleurs tout juste de prison, condamné pour homicide involontaire) tout y passe.
L'album démarre donc avec le ras-de marrée "Straight For The Sun"/"Desolation", une sorte d'introduction suivie du grand single de l'album. C'est tout simplement époustouflant, le son s'est certes éloigné des petites influences grind que pouvait avoir le groupe, mais il nous remplie tout le corps, les breakdown et les nouveaux break de batterie 2.0 d'Adler nous traversent littéralement les pores. C'est ensuite au tour du riff de "Ghost Walking" de résonner pour un déchaînement de violence parsemé d'envolés de "growl" et de "scream" de Randy.
Cette même puissance sera alors toujours au rendez-vous, elle sera même croissante jusqu'au fabuleux "The Number Six", caractérisé par sa composition complexe, notamment pendant le "pont" calme et inquiétant, aux rythmiques décalées et au mixage fabuleux, celà avant de mettre en place une montée des plus fabuleuses, et surement ce qui s'apparente comme le plus beau "scream" de Randy Blythe.
Place à l'interlude "Barbarosa", pour relancer la machine Lamb Of God, lançant la deuxième partie de cet album dans une course à la destruction, marqué par une rage et une rapidité sans précédente pour le morceau "Cheated" , titre aux influences thrash, toujours marqué par de redoutables breakdown et harmonies artificielles typiques de Adler (Willie) et Morton.
Les autres titres restent eux plus lyriques, notamment le grand "King Me", clôturant l'album, clairement le plus mélodique, mais aussi le plus tranchant de l'oeuvre avec la fameuse phrase "I keep walking past the places I was born in" crachée sur un breakdown affirmant les racines groove du groupe.
Les points négatifs se manifesteront dans l'aspect général de l'album. Je trouve la pochette particulièrement décevante, pour une musique qui manque elle aussi d'identité. L'album est aussi beaucoup trop long; 16 pistes pour 56 minutes! Difficile tout de même de critiquer un album de Lamb Of God, toujours plus ou moins bon qu'un autre mais jamais décevant pour ma part.
On peut d'ailleurs noter le morceau "Insurrection" donnant un aperçu de leur prochain album "VII : Sturm und Drang" qui paraîtra en 2015, avec l'utilisation de la voix clean de Randy.
C'est donc une évolution intéressante et rapide et même une maturité atteinte selon moi, même si je suis bien plus attaché au Lamb Of God de Sacrament (2008), pour les vrais comme on dit.