Cacophonie laide

Putain ! un album expérimental médiocre. Comme c'est surprenant. J'ai écouté cet album purement au hasard, dans ma quête de recherche d'albums récents et plutôt bons, je suis finalement tombé sur cet album dans un des obscurs tops de ce site. Et, bordel de merde cet album est complètement raté de A à Z.

Saccades a été produit et composé par deux musiciens dont un complètement inconnu, Ocean James, dont c'est son premier album. J'espère grandement qu'il ne retentera plus jamais l'expérimental car ce n'est vraiment pas son domaine pour rester poli.

Parce que cet album est probablement l'une des pires expériences que j'ai pu écouter pour l'instant cette année. C'est un espèce de cauchemar cet album, un cauchemar qui ne fait que des erreurs sur des erreurs et qui essaye de cacher sa médiocrité sous une pseudo identité expérimentale.

Le problème c'est que je m'y connais un peu en musique expérimentale, c'est mon genre musical préféré de très loin, et donc, quand tu me donnes un album expérimental médiocre, comme celui-ci, je suis normalement capable de démontrer pourquoi c'est de la merde et pas une série d'expérimentation intéressantes et esthétisées.

Donc, globalement c'est de la merde cet album pour plusieurs raisons. La première c'est que cet album est une sorte de parodie et de fusion bizarre entre des esthétiques de Nurse with wound, des esthétiques de la période 2000 de Coil et des rythmiques très contemporaines, très proches de rythmiques de rap ou de hip hop. Et cette fusion très étrange et à la fois très audacieuse bah elle ne marche totalement pas. Les musiciens nous montre qu'ils ne possèdent aucunes capacités concernant la manipulation de samples ainsi que de la manipulation d'esthétiques particulières.

Les deux premiers morceaux sonnent comme une reprise bizarre et complètement annihilée de I Don't Get It de Coil, on n'y retrouve globalement la même idée de superposition d'instrumentales étranges avec en arrière-plan des samples de voix distordues. Ces morceaux malheureusement le font très mal, en plus de récupérer une idée qui a déjà été faite presque 20 ans plus tôt, il décide de neutralisé tout ce qui faisait le charme de ce morceau, à savoir cet sorte de tourbillon psychotique et complètement chaotique que crée la superposition d'esthétiques différentes et indépendantes les unes des autres. Non, ces deux morceaux ont retiré cet aspect, pour privilégier le même type de percussions et le même type de cri, ou de voix en arrière-plan. Bref, ces deux morceaux ne servent strictement à rien.

Ensuite les autres morceaux de l'album vont tenter de reprendre plusieurs idées provenant grandement, selon moi, de Nurse With Wound, notamment cette omniprésence de percussions et d'ambiances sonores très proches de rythmiques tribales et aussi cette volonté, dans plusieurs morceaux, de superposer une mélodie à un paysage sonore totalement détaché par rapport à la mélodie qui se joue. C'est par exemple le cas dans le morceau Dead Centre ou le morceau Casascade qui utilise cette esthétique. Encore une fois, ça ne fonctionne pas parce que les violons synthétisés qu'utilisent les musiciens sonnent particulièrement faux, surtout pour Dead Centre, et donc du coup on se retrouve parfois avec une fusion cauchemardesque entre plusieurs mélodies totalement fausses et agressives. Ceci ne fait qu'éclipser le paysage sonore en arrière-plan, car on entend juste cette irritation abjecte entre les violons ; ce n'est pas beau techniquement parlant, ce n'est juste pas beau, ça n'a aucunes grâces ni aucuns intérêts encore une fois.

On a fait le tour des influences globales raté par cet album, maintenant on peut parler du vrai gros problème avec cet album. Ce gros problème est le manque total d'inspirations musicales, le manque total de constructions et d'évolutions sonores au sein des différents morceaux et le manque absolu de matière sonore.

Tous les morceaux de cet album sont caractérisés seulement par trois choses. Des percussions et des rythmiques tribales, la répétition de plusieurs beats, et enfin, l'utilisation de divers samples, collages sonores, et paysages sonores. Le problème avec cette composition relativement simple c'est que déjà, comme on l'a dis précédemment, elle a déjà été explorée par d'autres groupes expérimentaux, mais surtout, parce qu'elle est bourrée de répétitions et de vides sonores complètement dénués de sens. Tous les morceaux manque cruellement d'évolutions, ils n'ont qu'une structure de base, qu'ils vont répétés, répétés, répétés jusqu'à l'épuisement total. Par exemple, pour Rigi Rigi, il n'y a que trois putains d'ambiances sonores, des beats, des percussions et une sorte de sample d'un instrument à cordes bizarre. Bref, il n'y a qu'une percussion, qu'un type de beat et un instrument à cordes qui vont répétés la même mélodie dynamique et enjouée pendant 5 putains de minutes, c'est insupportablement vide et plat et sans personnalité. Y'a des morceaux qui arrivent à être des chefs-d'oeuvre avec des compositions très simples et austères, mais là, ça ne fonctionne juste pas, c'est vide. Au passage, je ne reviens pas sur le fait que Rigi Rigi et Agoya se ressemblent comme deux gouttes d'eau, cet album est déjà une torture à écouter, j'en rajoute pas plus que ça.

Enfin, l'intégralité de l'album souffre également du problème du rythme, beaucoup de morceaux de l'album se précipitent trop dans leurs compositions, y'a trop de bruits d'un sel coup et pas assez ensuite, c'est une alternance constante entre un déchainement de répétition de beats et de percussions dans tous les sens, à un arrêt total sans transissions. Dans Remo Rom par exemple, c'est tellement un bordel sonore à la fin qu'on arrive même plus à entendre la voix du type alors que une minute avant c'était l'inverse, où est la cohérence putain !

Bref, entre le manque de personnalité, d'inspirations, entre les problèmes de mixages, de compositions, d'esthétismes sonores et de textures sonores, cet album est juste la démonstration parfaite de ce qu'il ne faut pas faire quand on veut ce lancer dans la musique expérimentale.