Je suis le premier surpris par le fait d'aimer ce disque, il faut dire que Pete Doherty ne m'a jamais totalement séduit. Si le personnage apparaît comme une réminiscence du dandy de l'époque victorienne, avec toutes les désillusions que cela amène, sa forte représentativité médiatique, son besoin d'être vu par tous comme un fou drogué m'a toujours relativement énervé. Ne peut on être simplement artiste sans chercher à se montrer au grand jour ?
C'est donc en m'attendant à ne pas aimer cette musique que j'écoute cet album, et là, surprise, j'adhère très rapidement !

Pourtant, il faut dire que dès la première écoute, l'album peut décontenancé. Sa durée déjà : 43min ! Extrêmement court dans le monde actuel ... Mais extrêmement bon à mon goût. Je suis fan de ces albums rapide à écouter où on en fait jamais trop, on met pile le bon nombre de morceau, chacun avec la durée suffisante et même nécessaire pour ne pas le gâcher.
La seconde surprise, c'est Carry on up the Morning, la toute première piste. Qui commence directement à la guitare, comme si l'enregistrement avait été pris au hasard, presque incohérent ... Pourtant une fois passé cette petite intro, on rendre dans la danse et là, on prend un pied monumental.
La force de cet album est d'enchainer les différentes ambiances sans jamais perdre sa nature, on sent la cohésion sonore sans pour autant ne voir que des morceaux clones. Chacun est unique, chacun à son son et pourtant on sent la même pâte à chaque fois, le même univers. Il serait idiot de nier le côté Libertine, l'album respire le garage rock, mais contient plus d'une référence Jazz (There she goes) au hasard, et bien sur aussi de la britpop à bien des sauces.
Les ballades, les morceaux calmes ne sont jamais gratuits, de même la violence et l'agressivité sont toujours bien mises en scènes.
Bien qu'on puisse reprocher un côté parfois un peu lisse, transparent même énonçant que cet album ne changera certainement pas la face du monde, on ne peut nier que l'album est une réussite, une belle suite de morceaux réussis.

Une surprise sublime, qui donne envie de découvrir plus en profondeur ce groupe.
mavhoc
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le 30 juil. 2013

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mavhoc

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