Mieux vaut un seul bon album que deux moyens
Cinquième album des rappeurs les plus connus de la côte ouest, Skull & Bones souffre nettement de la comparaison avec son prédécesseur, l'album est, en effet, loin d'égalité l'intensité et la qualité de IV, sorti 2 ans plus tôt. Avec le recul, Skull & Bones peut apparaître comme annonçant Stoned Raiders, qui sortira à peine 1 an plus tard. L'album se décompose donc en deux disques : Skull pour le côté rap, et Bones pour le côté rock. On sent d'avantage encore l'envie des Cypress Hill de lorgner vers de la musique plus proche du rock et même du métal. Clairement Cypress Hill se veut du néo-métal venant du rap, sorte de parallèle de Korn et autres Deftones.
Le disque Skull est donc celui du rap. Malheureusement comme pour souligner la puissance de Bones, il manque clairement de patate. 11 morceaux se succèdent, et sans être mauvais, je dois avouer qu'aucun ne m'a vraiment marqué ou touché. Ca reste du Cypress Hill, c'est donc forcément bon mais on ne peut que être déçu face à l'énorme qualité de leurs précédentes réalisations. Certes en les écoutant on se prend à aimer les morceaux tels que Certified Bomb ou Stank Ass Hoe mais derrière cela, on n'est pas totalement séduit comme on pouvait l'être au préalable. Rap Superstar remonte certes le niveau, on a là un bon morceau c'est claire. Malheureusement là où il aurait été fun de voir une sorte de dualité, d'opposition, et sans renier la qualité de Rap Superstar, on ne peut que souligner que son frère jumeau, Rock Superstar est bien plus osé dans a réalisation.
Ce qui n'a rien de choquant quand on voit que celui avec qui les Cypress Hill partagent le micro n'est autre que Chino Moreno, le leader charismatique de Deftones. La guitare électrique permet un ajout de force, de puissance, un son plus violent et agressif. Le disque Bones jouit d'avoir un son plus vivant. En effet, l'ajout de véritable musicien a permis une véritable chaleur dans la prise de son, ainsi qu'un aspect très violent. Il faut dire qu'avec Brad Wilk (Rage against the Machine) à la batterie et Christian Olde Wobers (Fear Factory) à la basse, le groupe gagne une véritable humanité dans le son. Et cela s'entend rapidement. A peine Valley of Chrome commence que directement la basse nous séduit. Get out of my Head nous confirme dans l'idée que nous sommes face à une belle réussite, des morceaux plus rapide que sur Skull, plus puissant également. Le son de l'instru permet de donner un véritable soutient aux flows de Cypress, toujours aussi efficaces. A Man est aussi un passage assez sympa avec une petite guitare en clean sur les couplets avant de confirmer le succès de ce disque avec Dust. A part Jay you back et Can't get the best of me, cette partie de l'album m'a globalement bien plus. Malheureusement ce n'est pas non plus renversant.
Bien que contenant quelques bons titres et que l'idée est prometteuse, le traitement de ce double album est trop timide pour être efficace. Les morceaux ne sont jamais mauvais mais font rarement mouche et l'on peut regretter de ne pas avoir de gros titres bien bons.
Certainement pas le plus grand succès de Cypress Hill qui continuera à vouloir se lier au métal, avec plus ou moins de succès, via son opus suivant Stoned Raiders.
