Ballister – Smash And Grab – (2024)


Pour l’année je mets deux mille vingt-quatre, l’année des supports physiques, à mi-janvier, même si l’album est paru un poil plus tôt en dématérialisé. Je l’ai commandé directement au label, chez « Aerophonic Records », un vinyle qui tire sur le rose, même s’il est certifié magenta, il mettra une touche de gaieté, que dis-je, un raz de marée de folie dans ma vie, si paisible à l’habitude…


Ballister c’est un trio, plutôt du genre fou-furieux, mais ils peuvent être calmes aussi, on leur a fait la leçon, ce n’est pas bien de foncer tête baissée d’un bout à l’autre des concerts, il faut laisser place à la respiration, et ne pas épuiser les septuagénaires présents dans le public, qui pourraient lâcher au milieu de la course, ce qui leur ferait grand tort à ces enragés, très certainement, même si les papys, à cette heure tardive, devraient se reposer sous leur bonnet de nuit.


Le nom du batteur-percussionniste devrait parler à ceux qui parcourent ce fil depuis longtemps, il s’agit du norvégien Paal Nilssen-Love, l’un des plus allumés de sa catégorie, et c’est pour ça qu’on l’aime. Il y a également Fred Lonberg-Holm au violoncelle et à l’électro, de temps en temps on le croirait branché sur secteur à piquer des plans guitare aux métalleux.


Le troisième larron est Dave Rempis, le saxophoniste fou du Massachusetts, il joue des saxs, alto, ténor ou baryton. Bien connu désormais, il commence à avoir une discographie conséquente et, surtout, à côtoyer à peu près tout ce qui compte dans le monde du free d’aujourd’hui. De McPhee à Ken Vandermark.


Ce qui est sûr, c’est que ces trois-là s’entendent admirablement, ils ont donc formé « Ballister » et sortent ici leur onzième album, enregistré lors d’un concert live au troisième « Catalytic Sound Festival » à Chicago, le deux décembre deux mille vingt-deux, juste au sortir de la pandémie.


C’est le concert du retour, avec son lot d’incertitudes, un démarrage bille en tête avec le titre « Smash » qui occupe la première face, une pièce de plus de vingt minutes qui lance le set à fond, histoire de mettre les points sur les « i », mais qui avant la fin, lâche soudainement le fil, hoquète, avant enfin de repartir sous l’impulsion de Dave Rempis pour un final plein d’énergie.


Face B ça démarre un peu plus mou, avec « Even More Smashing » qui constitue la seconde partie du concert, largement improvisé, mais ils ne font que ça, de l’impro en trombe. L’album se termine avec « Grab », probablement le rappel, sept minutes bien pulsées, de quoi repartir heureux et satisfait, il faudra recharger les accus, et surtout, ne pas oublier de recharger le bonnet de nuit, afin de bien profiter de la bonne énergie…

xeres
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le 6 août 2025

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