Split : un album hypnotique

Quelle étrangeté que cet album. Tous les morceaux se ressemblent, les hi-hats s'abattent frénétiquement sur les tympans et sur les nerfs, les sujets évoqués sont l'argent, le sexe et la drogue. En boucle. Le rythme est effréné et pourtant, tout est d'une banalité glaçante. Tout bouge mais rien ne change, rien ne changera jamais.

J'compte le temps qui passe, j'subis l'temps qui passe, j'maudis l'temps qui passe

Josman livre dans cet album, de manière involontaire, une parfaite image du confinement subi une poignée de jours après la sortie de l'album : long, épuisant, mais incroyablement fascinant. Il est difficile de se repérer entre tous ces morceaux, notre esprit se raccroche difficilement à une narration, car celle-ci semble ne pas exister.

On ressort de cette écoute haletant, l'impression d'être sorti d'un tourbillon infernal. Josman transpire la névrose, et nous invite à faire face au sort malheureux qui s'abat sur nous tous : l'inextricable sens du quotidien.

En 23 titres, 23 faces d'un même prisme tournoyant, Josman ne trouve pas de sens mais nous embarque dans une pensée qui perd pied. Il ne reste que la mélancolie.