"Run for the shadows, Run for the shadows, in these golden years..."

Station to station qui sort en 1976 est le dixième album de David Bowie.


De son propre aveu, l'artiste sait que s'il ne quitte pas rapidement Los Angeles, il va finir par "y passer": trop de drogues, de sexe et d'excès en tous genres. Avant de quitter les Etats-Unis, il va enregistrer un dernier album au Cherokee Studio de Los Angeles.


Station to station donne à l'artiste l'occasion de créer un nouveau personnage, le Thin White Duke. Toujours aussi créatif, Bowie n'est pourtant pas dans une grande forme physique, considérablement amaigri et addict à la cocaine
Gominé et souvent revêtu d'un gilet noir sans manche et d'une chemise blanche, Bowie rappelle beaucoup Helmut Berger dans les Damnés de Visconti. A l'époque, Bowie a tourné dans le film de Nicholas Roeg, The man who fell to earth (L'homme qui venait d'ailleurs).


Photos David Bowie 1976



Station to station, un album de transition



L'album est composé de 6 titres.
Station to station, c'est d'abord un croisement entre deux styles de musique improbables, la soul music développée par Bowie dans Young Americans sorti en 1975 et le son plus froid à venir des années berlinoises, influencé par les formations allemandes comme Kraftwerk ou Neu.
Station to station, premier morceau de 10 minutes est brillant, sombre et menaçant tant musicalement que sur le plan des paroles . Ce qui suit (Stay, TVC 15, Golden years sans oublier les ballades romantiques My word on a wing et la reprise Wild is the wind...) l'est tout autant.



The Thin white duke



Selon Bowie, Le duc est un homme froid, qui chante des romances avec une intensité angoissée mais sans ressentir aucune émotion. Il le décrit comme « la glace grimée en feu », « un aristocrate fou », « un zombie amoral », « un surhomme aryen sans émotion »....


Bowie lui-même le présente comme « l'archétype de l'aryen, du fasciste ; un soi-disant romantique, dépourvu de toute émotion, mais dont jaillit beaucoup de "néo-romances"...



Station to Station, le titre



Il s'agit d'un morceau à tiroirs magnifique de 10 minutes (Le plus long morceau composé par l'artiste et l'un des plus brillants), marqué par les oppositions rythmiques qui enchainent les univers musicaux côtoyés par Bowie à l'époque (Post rock, Krautrock, Soul...). Le morceau se caractérise par son introduction menaçante (Le larsen de la guitare d'Earl Slick), la multiplication des nappes sonores qui le composent et les textes surréalistes. A l'image d'autres morceaux de l'album (Golden years), c'est un morceau musicalement hybride.


L'ensemble de l'album, marqué par la Soul et le Krautrock, anticipe déjà la trilogie berlinoise à venir.


L'album est toujours marqué par l'occultisme et la référence, une nouvelle fois, à Aleister Crowley et Nietzsche.
L'album sera bien accueilli par la critique et entrera dans le top 5 des albums tant en Grande Bretagne qu'aux Etats-Unis.



Polémique autour du salut nazi



Une polémique a également fait jour à l'époque lors de son salut hilérien photographié lors de son passage à la gare de Berlin en 1976, l'époque où Bowie déclarait que l'Angleterre, qu'il a quitté depuis des années, avait besoin d'un régime autoritaire.


https://faroutmagazine.co.uk/david-bowie-nazi-salute/


Mais à l'époque, Bowie n'en a cure et ses fans également. Il écrit des titres magnifiques,a une classe folle, il n'a jamais été aussi beau, il est unique. Bien entendu, 10 ans plus tard, les excuses viendront sur sa bisexualité et ses déclarations sulfureuses....Bowie sera devenu mainstream et remplira les stades.


La pochette de l'album sera réalisée à partir d'images du film L'homme qui venait d'ailleurs.


Un reportage enregistré chez Dinah Shore en 1976 donne une petite idée de l'ambiance musicale. Bowie y interprète Stay dans une prestation en direct.


Dinah Shore 1976


L'album fut produit par Harry Maslin.


Edition live Nassau Coliseum 23 mars 1976


Station to station a fait l'objet d'une réédition en 2010 en coffret triple CD, 2 CD étant consacrés au live enregistré au Coliseum de Nassau le 23 mars 1976 pour la promotion de l'album Station to station.


Concert Nassau coliseum images
Le concert de Nassau est tout simplement remarquable. De tous les albums live de Bowie (David Live marqué par la soul, Stage froid et peuplé de morceaux instrumentaux), le concert de Nassau est surement le plus rock et le plus électrique, comme le démontre le choix des morceaux.


Ce concert fait la "part belle" à Station to station, album de la tournée, avec 4 morceaux (Station to station, Stay, TVC15 et My word on a a wing). Les autres morceaux sont issus d'Aladin Sane et Diamond dogs (Rebel rebel, Jean genie, Panic in Detroit), de Ziggy Stardust (Suffragette city, Five years...). Le live de Nassau comprend également une reprise du Velvet Underground (Waiting for my man) ainsi que Queen bitch (Hunky dory) et Fame (Young americans).


Pour la tournée, l'artiste s'est appuyé sur une solide équipe avec notamment Carlos Alomar et Stacey Heydon à la guitare, George Murray à la basse et Dennis Davies à la batterie.


Station to station audio


Station to station videos
https://www.youtube.com/watch?v=QymJI00mlSs (Christiane F)
https://www.youtube.com/watch?v=XAj2iX9xqCo
Isolar tour montage



The return of the Thin White Duke
Throwing darts in lovers' eyes
Here are we, one magical moment, such is the stuff From where dreams are woven
Bending sound, dredging the ocean, lost in my circle
Here am I, flashing no color, Tall in this room overlooking the ocean
Here are we, one magical movement from Kether to Malkuth
There are you, you drive like a demon from station to station
The return of the Thin White
Duke, throwing darts in lovers' eyes The return of the Thin White
Duke, throwing darts in lovers' eyes The return of the Thin White
Duke, making sure white stays
Once there were mountains on mountains
And once there were sun birds to soar with And once I could never be down...



Ma note: 9/10

dagrey
9
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le 22 déc. 2014

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dagrey

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