Au sommet de leur carrière, ce troisième album des Chemical Brothers consacre une bonne fois pour toutes le succès autour du breakbeat, ce genre qui s'est développé par une foisonnante scène anglaise qui s'amusait à sampler en puisant dans le funk ou le hip-hop pour arranger des morceaux clairement orientés électro et techno au début mais dont les sonorités euphorisantes séduiront un plus large public par la suite.
Car après le premier album Exil Planet Dust prometteur (mais trop sombre à mon goût) puis Dig Your Own Hole plus accessible, "Surrender" met la barre encore plus haut sur l'éclectisme musical. Comme c'est la musique du futur et que dans le futur les genres musicaux n'ont plus de frontières, le duo multiplie les collaborations originales : Sur le dansant "Out of Control", un des principaux singles, on retrouve le fondateur de New Order Bernard Sumner au chant pour apporter une touche new wave presque pop sur un rythme techno hypnotique, avec l'aide du fondateur de Primal Scream Robert Gillespie. On a aussi Noel Gallagher (encore un mancunien) qui chante "Let Forever Be" dans un style psychédélique proche de Tomorrow Never Knows des Beatles. Sur la face B on entend davantage de parties psychédélico-atmosphérico-planantes avec bien sûr "Asleep From Day" chantée par Hope Sandoval de Mazzy Star (tellement atmosphérique qu'Air France l'avait utilisée dans ses pubs télé à l'époque) et aussi l'enchaînement "Surrender" / "Dream On" pour conclure paisiblement.
Notons aussi les très bonnes tracks breakbeat signature des Chemical Brothers comme l'intro "Music: Response" / "Under The Influence", "Hey Boy Hey Girl" mais surtout le monstrueux "The Sunshine Underground" avec sa progression si bien amenée et ce drop final si jouissif c'est juste épique.
J'aime beaucoup le style de ce groupe car comme les Daft Punk, ils ont apporté un vent de fraîcheur dans la musique électronique à la même époque. Les pistes s'enchaînent sans transition comme une performance live et musicalement, ça revisite l'évolution de l'électro depuis les débuts. Un must-have!

ThomasOussar
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le 9 déc. 2022

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Thomas Oussar

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