C’est du lourd, de l’expansé. Pour leur vingt et unième escapade en studio, les rois du space rock psychédéliques se fendent de leur premier double album depuis Erpland (1990). Avec ses (presque) 90 minutes au compteur (ce qui n’est pas délirant), Technicians of the Sacred propose onze morceaux taillés dans le bronze, dans la veine de ce que le groupe propose depuis des lustres. Toujours porté par un Ed Wynne expert dans l’art d’enrober de good vibes chaque morceaux fertiles en terreau d’exultations psychés, Ozric Tentacles est toujours une affaire de famille. Avec sa compagne Brandi à la basse et le fiston Silas aux claviers, l’affaire est dans le sac. A peine remarque-t-on le remplacement d’Oliver Seagle par Balázs Szende ainsi que le retour de l’historique Paul Hankin qui avait participé aux balbutiements de l’aventure jusque Strangeitude, en 1991.


Sans se réinventer, Ozric Tentacles poursuit donc dans la pureté fiévreuse de cette musique spatiale, faite de Hawkwind, Tangerine Dream, Gong, ou Klaus Schulze. Des ambiances qui savent speeder tout en prenant leur temps pour développer l’énergie, peinturlurer quelques délires, partir en vrille avant d’atterrir en formation serrée. Avec des titres globalement charnus (huit dépassent les 7 minutes), le groove n’est jamais loin et ne dévie jamais d’un iota sur le concept fondateur. Cette combinaison sans surprise mais excellemment exécutée offre un Technicians of the Sacred métronomique, magnifiquement produit, défiant les lois de l’apesanteur comme il est spécifié sur le cahier des charges d’un Ozric Tentacles fidèle à lui-même, toujours vert bien qu’assumant la trentaine bien tassée. Comme quoi, les vieux pots et les vieilles recettes peuvent assurer le service avec un enthousiasme communicatif !


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le 29 mai 2015

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