The Book of Souls
6.3
The Book of Souls

Album de Iron Maiden (2015)

5 ans...


5 sacrées longues années depuis The Final Frontier le quinzième opus Maidenien, sensé (selon les membres du groupe) rester leur dernier, afin de prendre une retraite sur une (très) bonne note et ainsi ne pas sombrer dans la routine et se mordre la queue à force de répétitions.


Mais en 2014, le groupe phare du heavy metal britannique entrait en studio, afin d'accoucher des 11 titres de ce qui allait être leur seizième album : The Book Of Souls.
Avec environ 92 minutes au compteur, ce double CD est le plus long de Maiden à ce jour, comportant des morceaux assez imposants (trois de plus de 10 minutes en sachant qu'un des titres atteint les 18 minutes...). The Book Of Souls est donc un disque dense, qu'il faudra sans aucun doute écouter plusieurs fois pour bien s'en imprégner et parvenir à en saisir tous les trésors qu'il recèle (la même chose était à dire des quatre précédents opus du groupe Brave New World, Dance of Death, A Matter of Life and Death et The Final Frontier, plus progressifs, limite conceptuels musicalement parlant, pas à la portée de tout le monde).
Le disque s'ouvrant sur le très bon If Eternity Should Fail (avec un Dickinson puissant au chant dès l'introduction lugubre, qui arrive à nous faire oublier les antécédents de santé du chanteur - cancer de la langue - ) offre plusieurs chansons sacrément bonnes, comme le classique single Speed Of Light, véritable pépite de nostalgie qui rappelle les premières années du groupe (de la période Dickinson bien-sûr), ou encore When the River Runs Deep et The Man of Sorrows. Outre ces titres, d'autres sont absolument sublimes comme la chanson-titre, The Great Unknown et Tears of a Clown (hommage au regretté Robin Williams).
Du côté des points faibles du disque, il y en a tout de même, à commencer par un The Red and the Black un peu trop long (mais néanmoins plaisant musicalement) et certains détails d'autoréférence (comme les vocalises de The Red and the Black justement, qui rappellent fortement The Wicker Man, ou encore l'introduction de Shadows of the Valley presque copié sur le classique Wasted Years).
Du côté de la jaquette, celle ci est malheureusement sobre, sans être dégueu (comme l'était celle de Dance of Death) et c'est bien dommage, les pochettes de disques étant ce que l'on voit en premier dans la discographie d'Iron Maiden, ce qui contribue à sa légende, qui amplifie son aura. Mais celle ci fait tout de même son travail, certains détracteurs ayant reproché à la jaquette d'être trop "effrayante" pour les enfants...
Mais comment parler de The Book of Souls sans aborder Empire of the Clouds, le morceau devenu le plus long de la Vierge de Fer (18 minutes, soit 5 de plus que The Rime of the Ancien Mariner, qui possédait ce record précédemment) ! Véritable fresque musicale narrant l'histoire du crash du dirigeable R101 en octobre 1930 en France, tuant 48 personnes, ce titre est tout simplement le meilleur de l'album, et leur meilleur depuis longtemps... Commençant par une introduction au piano (signée Dickinson, tout comme l'écriture du morceau) accompagnée de violons, peu commun pour Maiden, la chanson frôle l'overdose instrumentale par son rythme épique, la voix puissante du frontman,ses innombrables solos, et son final en apothéose.


The Book Of Souls est donc une incontestable et indéniable réussite qui, au fil du temps, s'imposera sûrement comme un des classiques du groupe, à l'instar de Powerslave. Ce qui est une prouesse dans le milieu du Metal, où la grande majorité des groupes mythiques de cette scène se repose sur les acquis d'une époque terminée (les classiques indémodables de Metallica étant antérieurs à 1991) et ressortent la même sauce d'il y a trente ans (AC/DC avec Rock or Bust par exemple) sans innover, aller plus loin. Chose que fait au contraire Iron Maiden, à chaque album, depuis 2000, se surpasser, aller plus loin dans leur musique et leurs compositions, toujours plus épiques et plus puissantes, sans négliger une certaine dose de nostalgie, leur authenticité et ce qui fait le charme de leur genre. The Book of Souls, est donc un grand cru, tellement dense et riche qui n'a rien à envier à un Somewhere in Time ou un Powerslave (même si j'ai ma petite préférence pour celui-ci), et qui, s'il devenait par malheur le tout dernier album d'Iron Maiden, pourrait se vanter d'être un "départ en retraite en beauté" pour le groupe, qui pourrait s'en aller la tête haute, d'avoir tant accompli. Malheureusement, cet album démentiel ne suscite qu'une seule pensée chez le fan d'Iron Maiden :
Vivement le prochain !

Créée

le 28 avr. 2018

Critique lue 142 fois

Tom Bombadil

Écrit par

Critique lue 142 fois

D'autres avis sur The Book of Souls

The Book of Souls
AlfredTordu
7

Ceci n'est pas un album, mais un immense coffre renfermant quelques pièces de grande valeur.

Bon l'album est sorti il y'a 3 jours, je vais pouvoir faire croire que je l'ai écouté sur CD collector avec livret intégré et non sur Zone de Téléchargement dans une qualité MP3 pas très Halal, tout...

le 7 sept. 2015

27 j'aime

16

The Book of Souls
Dagoni
4

Le bouc dessaoule

Nonante-deux minutes. Quatre-vingt-douze* minutes la bête bordel. Si c'est pas la preuve qu'ils sont complètement gagas... J'ai flingué mon samedi et mon cerveau a voulu se seppuku 3 fois mais...

le 29 août 2015

24 j'aime

19

The Book of Souls
EddieMetalThunder
8

Livre de bonheur

5 ans d'attente. C'est peu dire qu'on aura attendu longtemps la sortie du nouveau rejeton d'Iron Maiden. Entre une tournée Maiden England fastidieuse et l'annonce du cancer de Bruce Dickinson... Les...

le 20 sept. 2015

9 j'aime

Du même critique

Surfing With the Alien
Tom-Bombadil
8

Qui a dit que la musique instrumentale n'était pas de la musique ?

En 1987, le hard rock et le metal sont en plein âge d’or et le monde glorifie la guitare électrique (comme le font actuellement les jeunes...mais avec Jul) , tels le prouvent deux mastodontes de puta...

le 1 mars 2018

7 j'aime

2

Brain Salad Surgery
Tom-Bombadil
6

Chirurgie du cerveau sans anesthésie

En s'attaquant à Brain Salad Surgery, on ne sait pas à quoi on fait face, même en étant amateur de prog, car ce quatrième opus des zigotos de Emerson, Lake & Palmer n'est pas un album non, c'est...

le 11 déc. 2020

5 j'aime

La Ligne rouge
Tom-Bombadil
9

Malick à son zénith...

Personnellement j'ai approché Terrence Malick à l'inverse de la plupart des gens. J'ai commencé par The Tree of Life, puis je me suis intéressé à son revirement expérimental avec Knight of Cups...

le 29 sept. 2017

4 j'aime

1