The Cats par xeres

Tommy Flanagan, John Coltrane, Kenny Burrell, Idrees Sulieman – The Cats – (avril 1957)

Mais qui sont donc ces drôles de chats ? Et bien Tommy Flanagan au piano, John Coltrane au saxo ténor, Kenny Burrell à la guitare, Idrees Sulieman à la trompette, Doug Watkins à la basse et Louis Hayes à la batterie. Une session Prestige vite faite et bien faite, compte tenu de la qualité des intervenants. Cet album est paru sur « New Jazz », un « sous-label » de Prestige.

C’est cependant Tommy Flanagan qui est le « boss » ici, on le remarque car il joue une pièce en trio dont il est l’intervenant principal, « How Long Has This Been Going On ? » de George Gershwin, une gracieuse ballade plutôt jolie. C’est lui également le compositeur des quatre autres pièces qui sont jouées en sextet.

L’impression principale ici, c’est que tout tourne rond, avec facilité et rapidité, on se réunit autour du blues et c’est parti pour un tour, une nouvelle fournée. Avec du génie, un peu, de temps à autres. Trois sont à suivre avec attention Flanagan, Burrell et Coltrane, ils sauront apporter le « sel » unique qui fait que cet album ne sera pas oublié, et qu’il chantera dans le coin du cerveau d’un auditeur lambda sur la planète Terre…

Tout tourne et tout roule, c’est le jazz, si tout tourne et tout tombe, alors vous êtes dans l’espace, le jazz est donc une idée d’espace et pas seulement, comme la musique en général, un truc qui peut vous transformer en porc, si vous en écoutez, ne riez pas, on a déjà vu ça, la nouvelle traverse les contrées, et les faits sont têtus !

On est détendu et relax lors de cette session du vingt avril, décontracté, ce qui va bien à Trane qui se lâche bien, remarquable sur « Eclypso » et, pour tout dire, à chaque fois qu’il embouche son saxo. Il y a également le remarquable « Tommy's Tune », blues de douze minutes où Burrell se montre sous son meilleur jour.

Une page de plus dans la vie de chacun de ces musiciens, une trace de hard bop qui restera pour la postérité, ni essentielle, ni dérisoire, que chacun pourra apprécier, un pas de plus, après un autre, vers des lendemains qui chantent…