The Coffin Train
6.9
The Coffin Train

Album de Diamond Head (2019)

Trois ans après l’excellent Diamond Head qui marquait le retour du mythique groupe anglais et qui avait vu l’arrivée de Rasmus Bom Andersen au chant, voilà que déboule The Coffin Train, un album plus heavy, plus inscrit dans l’air du temps que son prédécesseur qui renouait avec le son et les compositions de Lightning to the Nations ou Borrowed Time. On comprend donc que le groupe a décidé d’avancer et de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Certains fans vont crier au scandale, d’autres, comme moi, vont sans doute louer la prise de risques, surtout que certains morceaux, bien que plus lourds, possèdent le même feeling que les chansons des premiers albums du groupe.
Ce qui frappe au premier abord, c’est, en effet, le son énorme et les riffs meurtriers développés sur la cinquantaine de minutes que dure cet album. Dès le speed « Belly of the Beast », on a peine à reconnaître les créateurs d’« Am I Evil ». Le chant d’Andersen est halluciné, tandis que la section rythmique abat un travail colossal afin de soutenir un riff énorme qui fonce à deux cents à l’heure. Avec « Death by Design », le riff est plus syncopé, mais cela donne néanmoins un superbe résultat, grâce à l’inventivité des arrangements et au refrain à hurler en chœur. Diamond Head prouve qu’il est un vrai groupe et qu’il ne va pas s’en laisser compter par les jeunes formations. « The Phoenix » possède un groove impressionnant qui ouvre sur un refrain et des breaks mélodiques. Une belle surprise placée un peu loin à mon goût.

Mais ne boudons pas notre plaisir, car le groupe sait toujours nous offrir des morceaux bourrés de feeling, comme le beau « The Coffin Train » sur lequel Andersen nous prouve une nouvelle fois qu’il possède une puissance phénoménale et un timbre de voix modulable. « Shades Of Black » s’inscrit dans la même veine que « Borrowed Time », avec ses ambiances sombres, ses passages lents, sa basse omniprésente et son riff en accords mineurs. Les fans de la première heure devraient être contents. Dans un style proche, l’émouvant « Until We Burn » propose un univers tout aussi poignant, mais développé sur un registre plus léger.
A l’opposé, le pesant « The Messenger » ressemble à un rouleau compresseur, tant le riff est épais et la section rythmique impressionnante. Le bassiste Dean Ashton, dont c’est le premier enregistrement avec le groupe, s’y montre efficace. Plus léger, grâce à l’apport de claviers, « The Sleeper » est un autre titre lent qui est introduit par la basse et par des voix doublées. Sur cet album, Diamond Head a d’ailleurs privilégié ce type de rythmes qui permettent au chant d’Andersen de se poser et à la guitare de Tatler de nous livrer des solos pertinents, sans être révolutionnaires.
Il en va de même pour cet excellent album qui ne réinvente pas le metal, comme le groupe l’avait fait dans les années 1980, mais qui a, au moins le mérite, de réinventer le son du groupe.

DenisLabbe
7
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le 14 août 2020

Critique lue 42 fois

Denis Labbe

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