The English Riviera
7.3
The English Riviera

Album de Metronomy (2011)

Au commencement était le mépris...

Quand j'ai écouté la première fois cet album, c'était sur mon ordinateur, en train de jouer à un énième jeu indépendant. Dans le feu de l'action, l'album que j'écoutais précédemment avait fini de tourner, et celui-là commençait. Des vagues, des mouettes, je met sur pause. Je recherche le nom du groupe, je vois "groupe de musique électronique et alternative". Dans ma tête, les seuls qui pouvaient un peu correspondre à cette description c'était "groupe de musique un peu lambda qu'on écoute un peu comme ça", le genre de description que l'on colle à absolument tout les groupes qui font de la pop avec quelques synthés. Puis, avant de relancer l'album, je vois que l'on considère les deux précédents albums du groupe comme des petites pépites de musique électro, des remixs et autres joyeuseté. Ni une, ni deux, je relance le disque avec impatiente: chouette, un nouveau groupe à ajouter à ma collection !

Je déchante très vite.

Ouais, c'est de la pop, me disais-je avec un ton plein de mépris. J'aime bien la première vraie piste avec cette basse qui groove bien et ce pont de guitare saturée qui va dans la dissonance, ouais j'aime bien. Puis "Everything goes my way" se lance, et je m'emmerde. A part l'intro, je trouve rien dans le son, on passe. "The Look", même constat, "She Wants", le synthé est sympa mais on dirait le sample d'un chat qui miaulerait au ralenti. J'arrête là, je me dit qu'il y a tromperie sur la marchandise. Je m'emmerde en écoutant le disque, on me décrit un truc sympathique, je me retrouve avec de la pop où tout les morceaux se ressemblent, les mélodies sont là je dis pas le contraire, mais bon, c'est le genre d'album que je vais laisser tomber et reprendre quelques années plus tard, parce que là, ça colle pas.

...puis vint l'adoration.

Quelques années plus tard (environ un an et demi), j'ai retrouvé cet album, plongé dans une interminable playlist youtube nommée "à écouter plus tard". Et je me dit pourquoi pas. Je relance, j'aime toujours autant l'intro que je trouve très bien travaillée, en douceur mais sans prétention, le premier morceau qui est une vraie bombe, et je recoupe exactement au même endroit. Quand même, on se fait chier.

Et je réessaye, encore, encore, encore, jusqu'au jour où j'écoute pour la première fois "The Bay". Et je l'écoute en boucle ce morceau, encore, et encore, et encore. Et c'est avec ce morceau que j'ai enfin commencer à apprécier l'album. En fait, chaque titre est un petit tube, un monde et un univers à part parlant de déception, de mélancolie, sur de la pop douce et un peu sucrée, une basse qui groove, une batterie toute en retenue et en finesse, des mélodies à se damner tant elles restent dans la tête, et je serais prêt à parier que la moitié de la pop actuelle souhaite recopier.

Force est de constater que sur ce dernier point j'avais raison.

Je n'avais pas capter que Metronomy avait une décennie d'avance sur ce qu'on écoutait à la radio, ses Clara Luciani, et autres clones tous plus indispensables les uns que les autres, tous viennent de Metronomy, je retrouve du Metronomy chez Jack Stauber, chez Christine and the Queen, hé, même Vianney pompe dedans un peu. Sauf que non, Metronomy n'est pas une pâle copie, Metronomy c'est l'oeuvre originale, avec des années d'avance. Du néo-rétro dans leurs clips ? Tout le monde copie The Bay. Duo Homme-Femme simpliste sur les peines de Coeur ? Tout le monde copie Everything goes my way. Pop Catchy à souhait? Tout le monde copie The Look, et ainsi de suite. En fait, tout les tubes du groupe sont précurseurs, et c'est avec cet état d'esprit que je me suis mit à apprécier l'album.

Tout les titres proposent quelque chose, un univers, un son spécifique qui va faire qu'aucun ne se ressemble. Ce que je trouvais plat et ennuyeux se révèle être catchy à souhait, et j'ai qu'une envie, c'est de me laisser porter. Me laisser porter, fenêtres ouvertes, dans ma petite voiture, oublier tout mes soucis et l'essence qui coûte un bras, et me laisser porter simplement par les mélodies, cet état d'été mélancolique où le crépuscule de 23heures vient cloturer une journée de chaleur déraisonnable. On est bien ici quand même non ?

Zoan
8
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le 18 sept. 2022

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