The Forgotten Tales
6.9
The Forgotten Tales

Compilation de Blind Guardian (1996)

Blind Guardian semble tenir à ses « tales ». Après un album et un live jouant sur cette idée, les bardes nous proposent de nouveaux contes en 1996. Cette fois, ils ne sont ni d’un monde parallèle ni de l’Extrême-Orient, mais oubliés. Entendons par là que ce sont de supposées raretés qui doivent se trouver sur cet album. Qu’attendre d’un tel objet ? De l’originalité si possible, des inédits, des petites pépites injustement mises de côté… en tout cas quelque chose qui vaille la peine que le disque soit réalisé et non une bête opération commerciale destinée à alléger le portefeuille des fans comme c’est parfois le cas. Sans être nécessaire à qui aime le groupe, The Forgotten Tales remplit bien son rôle d’intermède ludique entre deux albums studios, sans pour autant être un frisbee dans la collection de son possesseur.

Alors, quid du contenu ? On peut le séparer en deux catégories : les reprises d’un côté, des morceaux du groupe proposés sous une nouvelle version de l’autre. Et au milieu de tout ça, « A Past and Future Secret » qui est en fait l’originale et n’a donc simplement rien à faire là.

Les reprises sont d’un niveau variable, aucune n’est vraiment bâclée, des interprétations du « Surfin’ USA » des Beach Boys avec sa fin « énervée » à celle acoustique de « The Wizard » d'Uriah Heep. Il faut reconnaître que, dans l’ensemble, l’exercice est plutôt réussi, Blind Guardian s’approprie bien les différents titres, y apportant leur touche personnelle sans se contenter de copier (ou de massacrer) la version originale (pas au point qu’on pourrait penser que les titres sont d’eux tout de même). Mention spéciale à « To France », (composée par Mike Oldfield), pas parce que je suis particulièrement chauvin et patriote, mais tout simplement car je trouve que c’est la meilleure reprise qui figure sur cette galette.

Les autres titres, donc, appartiennent déjà au répertoire des allemands, qui les présentent sous un nouveau jour. On a droit à des « Mordred’s Song » et « Bright Eyes » revisitées (avec succès, mais sans dépasser les originaux) de façon acoustique à touche un peu hispanisante, à une version live de « The Bard’s Song » qui montre l’ampleur que prend le morceau en concert. « Lord of the Rings », réarrangée de façon orchestrale et un peu modifiée est encore une réussite, tout comme la version orchestro-instrumentale de « Theatre of Pain » (qui fait un peu musique de film et change vraiment le titre, contrairement au bonus de Somewhere Far Beyond).

The Forgotten Tales est donc une compilation assez intéressante et pleine de qualités et devrait convenir aux fans du groupe qui, sans quitter tout à fait son univers, y propose une nouvelle porte d’entrée. Un bémol toutefois, de nombreux titres n’ont rien d’inédits et feront doublons chez les collectionneurs les plus assidus (« Mr. Sandman » est sur le single du même nom, « Spread Your Wings » en bonus sur l’opus de 1992, « The Wizard » sur A Past and Future Secret…), ce qui est dommage pour un objet qui pourrait ne proposer que des inédits. Mais enfin, il remplit son rôle et c’est là l’essentiel, les fans ont sans doute été heureux d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent en attendant la baffe qui va leur être mise deux ans plus tard.

P.S. : si possible, il est préférable de se procurer la version remasterisée, qui comporte trois très bonnes reprises supplémentaires, à savoir « Hallelujah » de Deep Purple, « Beyond the Realms of Death » de Judas Priest et « Don’t Talk to Strangers » de Dio, ça en vaut vraiment le coup/coût.
Flavinours
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ma CDthèque

Créée

le 10 août 2012

Critique lue 121 fois

1 j'aime

Flavien M

Écrit par

Critique lue 121 fois

1

D'autres avis sur The Forgotten Tales

The Forgotten Tales
Tanii
9

Critique de The Forgotten Tales par Tanii

J'ai découvert Blind Guardian assez récemment, et ce fut par l'intermédiaire du titre "To France" présent sur cet album (on aime Mike Oldfield ou on ne l'aime pas). Une reprise assez bluffante du...

le 4 août 2012

Du même critique

Forever Changes
Flavinours
9

1967, l'année qui tue

Y'a des années comme ça. On sait pas trop pourquoi mais elles accumulent les bons albums ou ceux qui marquent l'histoire de la musique, alors que d'autres sont nettement moins prolifiques. En 1967,...

le 11 août 2012

20 j'aime

1

Blackfish
Flavinours
8

Le Maillon Faible.

Critique publiée sur Kultur & Konfitur. Tombé dessus par hasard entre deux matchs de la coupe du monde 2014, ça a sévèrement entamé mon moral pour regarder le deuxième match. On s'attend à un...

le 29 juin 2014

16 j'aime

Reigns
Flavinours
7

Reigning Blood

Critique publiée sur Kultur & Konfitur. Me voilà roi. Premier de ma lignée, le peuple attend beaucoup de moi, déçu par la tyrannique dynastie m’ayant précédé. Leurs demandes sont parfois...

le 17 sept. 2016

13 j'aime