The Heart of Everything, quatrième album de nos chers néerlandais arrive en 2007, un peu comme un cheveu sur la soupe si j'ose dire. En effet, après l'énorme succès commercial que fut The Silent Force, il est souvent bien difficile de se renouveler, ou de surprendre à nouveau les fans (surprendre dans le bon sens du terme j'entends), du coup, Within Temptation a pris le risque... de ne prendre aucun risque pour ce quatrième album studio mi-figue, mi-raisin.

C'est peu dire que depuis 1999 et leur premier album "Enter" alors très orienté doom metal, le groupe a grandement évolué. Mother Earth et The Silent Force sont deux albums plutôt différents, mais possèdent énormément de force, grâçe à leur cohérence, et leur efficacité, chacun contient son lot de tubes.
Du coup, lorsqu'on écoute The Heart of Everything, on se dit "cool, revoilà la machine à tubes qui est lancé!" Sauf que non... Bien sur, lors de la première écoute, on peut ressortir facilement de l'album et penser qu'on a écouté le meilleur album de Within Temptation. Mais malheureusement, l'impact des chansons est beaucoup moins fort que lors des précédents essais.
Les mélodies sont toujours aussi accrocheuses, et on passe effectivement un bon moment lors de l'écoute, mais un certain sentiment de frustration subsiste. L'album commence pourtant très fort avec un "The Howling" superbement mis en lumière par les orchestrations symphoniques que l'on avait découvert sur The Silent Force. Pas de surprise, nous sommes en terrain connu, la suite est aussi de bon ton, puisqu'on a un sympathique "What Have You Done" chanté en duo avec Keith Caputo. Sharon est bien en voix, les riffs sont tranchants, bref rien de neuf là dessous.
Et c'est bien là le problème, Within Temptation ne prend strictement aucun risque sur cet album, les chansons sont justes "sympathiques", et l'effet produit à tendance à retomber comme un soufflé. Entre "Frozen" et "The Cross" on a tout un tas de chansons typiques de Within Temptation, mais la magie peine à se créer, on est comme moins enchanté, néanmoins, ce n'est pas scandaleux, car le sextet fait le boulot sans fioritures. On note un petit sursaut sur "Hand of Sorrow" morceau très puissant, et très intéressant, qui gagne en intensité avec son pont très Maidenien. Le refrain est diablement efficace, et les orchestrations sont du plus bel effet. Within Temptation manque de tomber dans la platitude de justesse graçe à leur capacité à faire des tubes. En effet, aujourd'hui, les bataves sont un groupe souvent étiqueté comme "commercial" ce qui est loin d'être une tare, du moment que la musique est sincère et cohérente, le but de toucher un maximum de personnes est toujours louable.
Manque de tomber dans la platitude disais-je donc, mais trèbuche carrèment sur "Final Destination" et "All I Need", l'un étant plutôt fade, interprété sans réelle conviction (d'ailleurs je me demande si ils l'ont déjà interprété en live...), l'autre étant un beau concentré de guimauve, avec un refrain qui rendrait diabétique un somalien.
Mais pas de panique, car on arrive maintenant au morceau qui va sauver tout l'album et lui donner un énorme second souffle. "The Truth Beneath the Rose" qui est un véritable petit bijou, probablement l'une des meilleures compositions de Within Temptation. L'atmosphère très froide, mais tout aussi prenante de la chanson est superbement mise en relief par les orchestrations symphoniques, et la voix magnifique de Sharon qui réalise ici des prouesses vocales. Le groupe nous gratifie même d'un joli solo de guitare, ce qui nous fait regretter de ne pas en trouver plus souvent dans la musique de Within Temptation, d'autant que Ruud Jolie est un bon soliste. L'album se termine en douceur avec "Forgiven", et démontre enfin, que, contrairement à "All I Need" le groupe sait composer de jolies ballades poignantes. Bien sur on est loin d'un "Our Farewell" mais on se laisse facilement captiver par l'ambiance que porte "Forgiven".

Voilà donc le constat que dresse Within Temptation, qui démontre ici que depuis "The Silent Force" le groupe n'a plus la même flamme pour composer des morceaux du même acabit. Du coup les néerlandais sont tombés dans la facilité et peinent à retrouver cette puissance. Mais un album qui aura finalement servi de transition, pour évoluer vers un style différent, et à un excellent album trop sous-estimé, à savoir "The Unforgiven" en 2011.

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le 7 janv. 2013

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