Quelle claque n'empêche...
Un an après avoir découvert cet album, je reviens dessus dans cette critique et même si je ne l'écoute pas souvent, mon impression générale n'a pas bougé d'un iota depuis, à savoir qu'on est bien sur l'album le plus innovateur qui ait été produit ces 10 voir 15 dernières années.
Clairement, Bruit, c'est pas un groupe que tu vas croiser tous les jours, c'est une formation assez peu conventionnelle (basse, batterie, violoncelle, guitare), et les musiciens se servent chacun de leur instrument de manière extrêmement atypique. Je pourrais essayer de passer en revue chacun d'entre eux, mais je n'ai ni le temps, ni surtout l'énergie de le faire ici tant il y'aurait de choses à dire...
Mais pour revenir à l'album en lui-même, c'est donc une réussite, chaque morceau a sa propre identité, sa propre narration et aucun ne se ressemble. D'un point de vue technique, c'est extrêmement maîtrisée (notamment pour les crescendos), mention spéciale au batteur sur "Industry" qui a un groove extrêmement propre. D'un point de vue thématique, c'est très touchant également, on a un message écolo qui contraste vraiment avec ce à quoi on pourrait s'attendre, c'est juste descriptif et pas moralisateur pour un sou.
Mais ce qui fait la quintessence de cet album pour moi et qui le place au-dessus de la plupart des autres, c'est son morceau éponyme, "The machine is burning" qui conclut l'album avec une virtuosité et une maîtrise que je n'ai jamais retrouvée par ailleurs (la version live avec l'intro orchestrale est encore meilleure), c'est juste un crescendos perpétuel, alors qu'on pense qu'on ne pourrait pas d'avantage grimper en intensité, le morceau nous surprend et en rajoute une couche, avec un nombre incalculable d'harmonies qui se superposent et qui sonnent toutes magnifiquement bien, ce morceau c'est le beau !
Bref, un album d'anthologie, clairement pas facilement accessible car album instrumental et très exigeant, mais c'est à écouter si vous voulez vivre une expérience folle en intensité !!