The Messthetics - The Messthetics and James Brandon Lewis (2024)
Voici un « Impulse » qui mérite le détour, même s’il se fera chahuter par certains piristes, eu non, puristes ! Pourtant il ne devrait pas, car, bon sang, c’est un bien bel album. L’objet du délit, « The Messthetics » sont des impurs, un trio basé à Washington DC, avec le guitariste Anthony Pirog issu du « rock expérimental » et rien moins que la section rythmique du mythique Fugazi, à savoir le bassiste Joe Lally et le batteur Brendan Canty.
Pour ceux qui imagineraient que ces deux-là sont du genre « brute épaisse à deux balles », il va falloir revoir la copie, déjà j’aime bien Fugazi dont j’ai quelques albums, et, de plus, on est bien loin de ces stéréotypes assez cons, pour tout dire. Et puis il y a cet invité de feu, ce gars absolument passionnant qui écrit une nouvelle page remarquable, le saxophoniste James Brandon Lewis himself !
Inutile de préciser que la fusion à quatre est absolument épatante, un beau mélange entre rock et jazz qui fonctionne tout au long des neuf pièces. Curieusement il n’y a aucun crédit sur l’album et aucun titre n’est attribué, comme si les quatre se partageaient l’honneur des compos, chacune le fruit d’une collaboration mutuelle et chacun à son niveau d’action.
C’est particulièrement sur les titres rapides que la rythmique, extrêmement carrée, se montre hyper efficace, et si, comme sur « Fourth Wall» la guitare de Pirog strie l’espace de façon saignante, déplaçant l’air pour faire la place à Brandon qui liquéfie tout sur place, alors on est quelque part au sommet, à l’apothéose, du bon boulot et grand service !
Bon, il y a également quelques ballades, comme « Asthenia » ou « Three Sisters », alors forcément ça le fait différemment, un autre visage. Il y a aussi « Emergence » qui se présente un peu comme un truc au format hit, rapide et nerveux, qui le fait bien dans le genre, on en redemanderait presque ! On pourrait citer également le funky « That Thang » qui a des velléités tubesques et commerciales, c’est sûr, ça ne plaira pas aux piristes !
Vous avez de quoi vous faire une idée désormais, alors n’hésitez pas écouter l’album en commençant par l’excellent titre d’ouverture « L'Orso » qui ouvre l’appétit.