1966, le psychédélisme s'assume pleinement. Les Beatles sortent Tomorrow Never Knows, les Byrds enregistrent Eigh Miles High et au milieu de tout cela, une petite bande de drogués prenant très au sérieux leurs idées cosmo-théologico-patato-métaphysiques sur la connaissance sensorielle du monde veulent percer. Les 13th Flooor Elevators sont là, débarquant avec un son voulu unique et révolutionnaire. Et vu comment certains membres du groupe finiront après deux albums, Stacy Sutherland en prison et Roky Erickson interné en hôpital psychiatrique, on sent que le projet est solide.

Leur relative obscurité auprès du grand public, couplé à leur succès underground à San Francisco, auquel on peut rajouter l'ajout de leur seul tube You're Gonna Miss Me dans la fameuse compilation Nuggets ont contribué à faire du premier album du groupe texan un grand classique de la scène psychédélique. Et en effet, tous les ingrédients sont rassemblés pour faire un album énorme : Le son est à chier, les instruments s'engouffrent dans un bordel ahurissant, et l'electric jug est surement le plus improbable et inutile instrument jamais conçu par un être humain sur cette terre depuis bien longtemps. Vous aurez compris, cet album est assez génial.

Il faut savoir apprécier cette toute relative laideur du son garage, qui finalement, apporte presque autant à l'atmosphère que les gimmicks type Pink Floyd. Les mélodies ensuite apparaissent ensuite d'elle-même, puis la cohérence de l'album suit. Car 13th Floor Elevator, et c'est tout leur talent, arrive à concilier l'innovation sonore à un certain sens mélodique, directement inspiré des albums des Stones de l'époque ou même des Byrds (Splash 1 en est un exemple frappant pour ces derniers). Si bien que le son en devient tout simplement puissant, et on sent bien là les influences de la scène punk 10 ans plus tard.

Il faudrait bien sûr pendre Tommy Hall pour son utilisation abusive de la "jarre électrique", mais attendons plutôt l'album suivant, où elle devient vraiment insupportable. (Eh, ici elle parvient presque à se terrer sous le son des guitares, mais quand on essaye de s'orienter vers du folk...)
Erw
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le 8 mai 2012

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