Agalloch... inutile de vous présenter une nouvelle fois ces monstres du milieu qu'on appelle le "Cascadian Black Metal". Forts de quatre albums irréprochables et de divers EP/démos du même tonneau, ils annoncent en 2014 un cinquième rejeton, dont le simple nom nous fit tressaillir d'impatience. Qu'allaient-ils encore nous concocter cette fois ? Une nouveau virage audacieux, un retour aux sources ? A vrai dire, The Serpent and the Sphere semble être coincé entre les deux.


D'abord un retour aux sources, puisqu'on retrouve ici les ingrédients qui faisaient l'excellence de Pale Folklore, délaissant le côté atmosphérique et expérimental de Marrow of the Spirit. Guitares tantôt clean et tantôt saturées, passages hurlés et chantés, tout semble là pour nous offrir un nouveau chef-d'oeuvre. Je dirais pourtant que cet album est un peu "la solution de facilité" pour le groupe, qui s'est cette fois-ci contenté de reprendre la bonne vieille recette qui jadis fit ses preuves, sans pour autant avoir l'inspiration nécessaire. Attention, je ne dis pas que l'album est moyen, il est bon en réalité, mais on pouvait s'attendre à mieux. L'album compte tout de même de nouvelles pépites plus que délectables, à l'image de "Plateau of the Ages". A noter que les trois interludes acoustiques n'ont pas été composées par Haughm ni par aucun autre membre de sa clique (si si négro !), mais par l'illustre Nathanaël Larochette, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant.


Ce nouvel opus apporte également une autre dimension à la musique d'Agalloch : l'espace. Le combo de Portland a troqué son esprit "Forest Warrior" contre une sacralisation des étoiles (et tout le toutim) digne d'un grand manitou allumé au speed qui se promènerait dans les forêts la nuit. Le style d'écriture reste cependant le même, et on retrouve peu ou prou la même optique "rage désespérée païenne" qui s'entend à merveille au son des vocalises de John. Au niveau des paroles et du chant on ne peut pas vraiment dire que le groupe a régressé, il continue une fois de plus sur la même voie (cependant j'avais préféré le chant sur l'album précédent), et c'est tant mieux.


Du changement ? Non.
Du nouveau ? Pas vraiment.
Pourtant Agalloch signe ici son moins bon album, sûrement en raison de la baisse d'inspiration (très) évidente. Ne vous en faites pas, The Serpent and the Sphere reste un album sympathique malgré le fait qu'il soit bien en-dessous de ce à quoi le quatuor américain nous avait jusqu'ici habitués.

toothless
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le 14 janv. 2015

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