Quiconque a un peu d' oreille sait qu'un morceau comme " I get around" vient d'un client peu ordinaire. Ce client n'entend que d'une oreille, il s' appelle Brian Wilson.
Les Beach Boys,ça n'est pas seulement un groupe de jeunes garçons avec des chemisettes rayées qui font croire aux filles qu'ils sont déjà monté sur une planche
(seul Dennis, le batteur, avait ses heures)...
Ce n'est pas seulement "Surfin U.S.A", plagiat blanc et éhonté du "Sweet little sixteen" de grand père Berry.
Si l'histoire s'arrêtait là, non je ne serais pas là à me servir de mon index comme un petit exalté.
1964 : "Fun , fun, fun " : curieux, ces changements de vague dans le couplet, ont du se dire nombre d'ingénieurs dans le pays...
Vous irez écouter "Little Deuce Coupe" "The warmth of the sun" "Don't worry baby" si vous voulez approfondir et écouter l'intelligence derrière l'apparente candeur ...
Bientôt on entend sur les ondes "I get around": le doute s'efface de plus en plus, Bach a repoussé à Hawthorne, Ca., il a mangé un peu trop de beignets et il joue d'une basse Fender .
Le début de "California Girls" ne laisse plus de doute à quiconque.
On peut déjà entendre "Pet Sounds"...
1966 se termine. L'enfer au Viet-Nam se précise .
Dans le même temps, depuis un moment, un monde entier revient dans l'esprit de Brian, cohérent, simple, candide, puissant, frais, une enfance retrouvée, celle qu'il a eu avec ses frères Dennis et Carl.
"Pet Sounds", un journal rédigé au grand jour, aux yeux de tous, fut déjà presque trop intime pour tout le monde, "Smile" lui, a dépassé la limite et n'a pas vu le jour en son temps, et tant mieux pour ceux qui adorent trouver des jardins secrets.
Que dire de ces maquettes Mono ,"Wind chimes" et ses marimbas, "Barnyard" et ses sons d'animaux, "Cabin essence", ce mouvement perpétuel juste ébauché, qui commence comme une gimbarde de môme en salopette, Tom Sawyer sur le coté de la route, mais écoutez la suite de la maquette ... "Child is the father of the Man" ...
Peu importe la Stereo pour ces maelströms, les "Good Vibrations" elles, ont eut le temps de naître, et on peut envoyer ses violoncelles dans l'espace, je trouve .
Brian Wilson est pour moi un éclaireur comme j'en ai rencontré peu, Brian qui se faisait lacérer les fesses avec ses frères, en rangée sous le ceinturon d' un père s'occupant de la gestion de ses fils, le soleil dehors.
Un coeur gros comme ça, Brian ... Qui l'a vraiment vu à l'époque, hormis ses frères trop timides et Van Dyke Parks ?
Que faisait ce monstrueux connard de Phil Spector, dont le talent partait vinaigre, mac dans sa tour mono, alors que toi, tu demandais sans oser trop te mettre en avant un ami pour coucher ces galettes divines sur la plaque stereo des studios Gold Star, avec Jack Nitzsche et Phil Ramone à l'environnement, ça aurait été velours...
Pas si con, ce taré de Spector, il avait bien repéré le gêneur.
Brian, en face duquel John Cale se fait tout paisible, Brian, dans une soirée, Iggy le branche, et peu après revient vers ses connaissances et souffle tout bas , " il est vraiment jeté ce mec..."
"Smile", titre de benêt planqué et bourgeois, disaient les uns, tandis qu'en 2012, Boris sort un titre éponyme, après avoir sorti un "akuma no uta" fort explicite pour un autre prince ...
Quand les jeunes auront fini d'écouter les choses que les jeunes écoutent pour bien montrer
qu'ils ne sont plus jeunes, ils écouteront les Beach Boys, Fats Domino, Elmore James, Big Maceo, et Big Bill Broonzy, et peut être même Charley Patton ...
C'était trop haut, my sweet prince, personne ou presque ne t 'a calculé, et ceux qui t'ont trop bien calculé ont tout fait pour ne pas te le faire savoir.
Tu as fait trop fin, mon bonhomme, avec cette musique, la plus extra-ordinaire que tu aies jamais crée ; avec tes petites mains de géant, tu es passé entre les gouttes de la pluie dont parle E.E. Cummings ...
En 2004, "Smile" a connu sa renaissance, en cd, et même sur scène ...
Mieux vaut tard ...
Once upon a time, j 'ai eu cet album vinyle, 3 disques de couleurs différentes ...
J'étais pas peu fier.
Si on est toujours sans nouvelles de Nick Drake, Brian Wilson est toujours parmi nous, il respire, il existe, quelque part et dans sa musique.
Ecoutez " Good Vibrations", ce titre mille fois écouté à la radio, qui est souvent contrôlée par ceux qui veulent vous enfoncer un mantra toxique dans la tronche pour vous asservir et qui du coup, peuvent vous dégouter d'un titre pourtant sublime ("I'm not in love" de 10cc au hasard...)
Brian Wilson est né le 20 Juin 1942, ce qui lui fait peu à peu un certain âge.
Un ange continue de passer.
Procurez vous "Smile", peu importe la version.
Vérifiez mes dires.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.