Il aura fallu plus de 10 ans à Portishead pour accoucher dans la douleur de cet enfant sauvage, bruyant et brillant. Il ne reste plus de traces du trip-hop que le groupe a quasiment inventé, plus de scratches, plus de break-beats hérités du hip-hop, les fans de leur musique seront bien déstabilisés par l’écoute de cet album de la rupture.
Ils auraient pu remettre ça mais ont préféré se renouveler dans le bon sens, quitte à dérouter leur public habituel.
De la guitare, très présente, un son très crade et Beth Gibbons qui hurle sa douleur dans les échos et les réverbérations d’une autre époque.
Personnellement j’ai été un peu déçu à la sortie de l’album, comme nombre d’amateurs j’imagine, je n’étais pas habitué à ce son rugueux qui ne flatte pas les oreilles. Il m’aura fallu murir, écouter, et pas que, le side project de Jeff Burrough, Beak >>>, tout à fait dans le même esprit, mais sans Beth qui compte tellement pour colorer leurs disques de ce climat dépressif et désespéré.
Un grand album que ce « third », et même si je n’y crois plus trop, j’espère qu’un quatrième verra le jour avec son lot de surprises, mais peut-être bien que celui-ci sonnait le glas d’un des plus grands groupes de tous les temps, qui sait ?