Three Imaginary Boys
7.3
Three Imaginary Boys

Album de The Cure (1979)

Que dire d'un groupe dont la pochette du premier album présente trois objets ménagers sensés symboliser chacun ses membres, tout ça sur fond rose. Pire encore, à la place de la traditionnelle liste de morceaux, se trouvent au verso douze miniatures. Le vice a été poussé jusqu'à indiquer sur le rond central à quelle plage elles correspondent.
The Cure A.K.A. "Three imaginary boys", petit groupe composé par trois garçons sages originaires de Crawley (West Sussex), banlieue lointaine du sud de Londres, venait de signer chez Fiction Records (filiale de Polydor), après seulement deux ans d'existence et une maigre expérience de concerts dans les pubs de la ville et des environs. Trois mois plus tard, on leur fait enregistrer sur trois soirées une vingtaine de morceaux qui deviendront successivement "Killing an Arab", leur premier single, "Three Imaginary Boys", le premier album et enfin le deuxième 45 tours "Boy don't Cry", tout ça enregistré par Mike Hedges et produit par leur manager, Chris Parry.
En résultent douze petites images d'Epinal (treize, si l'on compte le morceau caché "The Weedy Burton") empruntes d'ennui suburbain et d'angoisse existentielle, le tout traité avec cynisme, humour et un certain détachement manifeste, en témoignent le "non-son" et la "non-image" de ce disque.
Les morceaux sont originaux et variés: Les claustrophobes "10:15 Saturday Night" et "Another Day", les punkisants "Object" et "It's not You", l'inquiétant "Subway Song", les pop sautillants "Fire in Cairo" et "Grinding Halt", le jazzy-dub "Meathook" ou encore l'étrange reprise de "Foxy Lady", seul morceau de l'histoire du groupe non chanté par Robert Smith.
La voix de Robert, justement, est encore assez juvénile et assez peu emprunte des gimmicks qui feront la renommée future de Cure, la guitare est précise mais avec un son rudimentaire, la basse de Michael Dempsey est très mélodieuse et le batterie de Lol Tolhurst est plutôt basique, et pourtant l'ensemble semble plutôt bien fonctionner.
Cet album est plutôt un assemblage de chansons aux humeurs diverses, mais assez loin de ce qui va suivre (seul le morceau-titre semble indiquer la future direction que prendra le groupe), ce qui en fait l'album préféré des non-fans du groupe!


Pas parfait, mais tout-de-même suffisamment bon pour mériter un 7 (oh purée, on est pas à l'école, là!).


NB: Comme pour les sept autres premiers albums du groupe, je recommande vivement l'écoute de la version Deluxe si vous avez aimé.

BorisNetzer
7
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le 19 févr. 2022

Critique lue 28 fois

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Boris Netzer

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