Double T.O.P pour Stray Kids

Stray Kids arrive au sommet de Tower of God, mais rien ne les empêche de chuter. Le clip T.O.P illustre, par des choix artistiques, et symboliques, la dualité du groupe et du manhwa, les réunissant dans l’idée d’espoir et de persévérance.

Viser le “TOP”.

Ayant débuté en 2017 avec le titre Hellevator, jeu de mots rassemblant l’idée d’un ascenseur partant des enfers, et les conduisant tout droit vers le ciel, Stray Kids poursuit son ascension avec le titre T.O.P, opening réalisé pour le manhwa Tower of God. Au sommet de la “Tour de Dieu” se trouve ce que l’on désire vraiment. Après que Rachel ait abandonné Bam pour faire l’ascension de la tour, Bam, né des ténèbres, monte la tour pour la retrouver. Tout comme ce protagoniste, les enfants errants de la JYP Entertainment ont entamé leur ascension dans le célèbre courant musical de la KPOP. C’est cette quête de la reconnaissance et de l’élévation qui allie avec brio les talents du groupe, et cet opening.

“Tell me something, how much higher can we go from here?”, débute la chanson. Cette dichotomie entre haut et bas, inhérente déjà au manhwa de SIU, se diffuse tout au long de ces trois minutes et 16 secondes de vidéo. C’est le temps qu’il faut à Stray Kids pour livrer un message d’espoir et de persévérance. “I'll rise 'till I reach the sky. Go up”, clament-ils dans un refrain énergique. L’idée d’une quête, d’un combat acharné qu’il ne faut pas abandonner porte tout le clip, et conduit le spectateur à s’identifier à ces septs garçons déterminés. L’identification fonctionne d’autant plus qu’ils jouent avec un quatrième mur, ou du moins avec la limite qui les sépare de leurs spectateurs. À force de regards caméra, d’effets d’impacts sur l’objectif, et d’une proximité presque intime par les gros plans visages, ils atteignent leur public. Le clip interroge ses propres limites, et par la même celle entre haut et bas, entre ascension et déclin, réussite et défaite.

Ni noir, ni blanc.

Entre bien et mal, la frontière est plus floue qu’on ne le pense. T.O.P illustre parfaitement cette dichotomie. D’un plan à l’autre du clip, le choix des couleurs exprime l’espoir puis les obstacles, la lumière puis l’obscurité. Le groupe enchaîne les mouvements d’une chorégraphie millimétrée, tantôt dans la lumière éblouissante de décors épurés et aseptisés, blancs comme la neige, tantôt dans l’ambiance vibrante et mystérieuse des néons rouges. La dualité partagée par les Kids et l’idée de Tower of God, ne s’arrête pas aux couleurs. On la retrouve dans les cadrages, dans le montage du clip, et les paroles de la chanson.En décortiquant le clip dans son entièreté, on constate la méticulosité dans l’enchaînement des plans. Opposition et symétrie rythment les images, nous ramenant toujours à l’idée de double. Et pour cela, rien de tels que les plans d’ensemble sur le groupe qui donnent à voir la chorégraphie. Tout d’abord, la précision de cette dernière, essentielle dans le genre de la Korean Pop, favorise l’idée de parallèle. Faire suivre deux de ces plans accentue encore le sentiment de symétrie, de dédoublement, mais pousse surtout à repérer les différences, et donc à les opposer fatalement. Au-delà de ces constats d’ordre tangibles, et premiers, le clip exprime cette dualité au sein même de son discours. Alors que les dernières images laissent apercevoir le groupe face à cette porte immense qui s’ouvre à eux, nombreux sont les plans où des barreaux abstraient les garçons de l’image, et où les surcadrages les y enferment. Sont-ils finalement libres ? Ou les ténèbres seront-elles toujours quelque part, prêtes à leur bondir dessus ?

Les motifs réunis dans cette courte vidéo expriment beaucoup des valeurs portées par Stray Kids, et par le manhwa Tower of God. Persévérance, espoir, combativité, solidité… sont les qualités que le groupe souhaite graver dans le cœur des Stays.