"Merging Nebular Drapes"

De Venenum, j'avais un vague souvenir d'un obscur EP sorti il y a quelques années sur Sepulchral Voice, qui sonnait plutôt old school, avec une prod' caverneuse et pleine de réverb' et des plans assez labyrinthiques au point qu'aucune mélodie de m'était restée en tête. En le réécoutant, cet EP avait de particulier que les morceaux étaient entrecoupés d'interludes instrumentaux courts et mélodiques, qui contrebalançaient la violence des titres « principaux ».

Pourquoi racontai-je tout ça ? Eh bien pour introduire ce premier album du groupe allemand, né après quelque six ans de gestation.
Avant tout pour dire que les interludes ont disparu, mais qu'ils sont de fait encore présents, cette fois-ci au sein même des morceaux. Je m'explique.

Venenum apparaît ici sous un tout autre jour : après une assez longue intro instrumentale, le groupe balance du gros plan death mid avec double pédale et gros riff bien gras, et on note d'emblée une production plus nette et précise, non plus noyée dans la réverbération ou un quelconque autre artifice, calibrée pour mettre en valeur des compositions plus abouties. Et c'est exactement ce qu'on constate dès la première écoute.
Venenum offre six (plus l'intro) nouveaux titres variés et ambitieux. Le groupe cache un penchant franchement mélodique et quelques autres suprises que je vous laisse découvrir à l'écoute de Trance Of Death. Je dirai simplement que le psychédélisme est de la partie, sans qu'on tombe dans ce style trivial et galvaudé qui est dans l'air du temps.

J'ai été très agréablement surpris par cette galette, car je ne croyais pas qu'ils pourraient arriver à un tel niveau. L'EP était franchement sympa, mais il n'y avait pas grand-chose de franchement marquant.
Trance Of Death a pas mal de moments gracieux et mémorables, autant dans le registre de l'utra violence que dans ses passages les plus calmes. La succession des plans est complètement imprévisibles et on s'étonne d'entendre une telle déflagration sonore suivie d'une brutale accalmie, où guitares saturées et batterie laissent la place à une douce mélopée en sourdine, avant de repartir de plus belle sur un up tempo frénétique.

Il semble aussi que Venenum ait bossé un peu son concept, à en juger par les trois dernières plages qui constituent un triptyque intitulé logiquement Trance Of Death. Le talent de composition du groupe arrive ici à son paroxysme, les gars donnent tout ce qu'ils ont.

Trance Of Death est un album abouti comme on n'en entend pas souvent, le fruit d'une longue période de réflexion et de maturation ; ce qu'on peut dire sans risque, puisque les membres du groupe n'ont pas l'air tellement occupés par leurs autres projets.
Il leur fallait du temps, mais ça valait carrément le coup. J'espère avoir fait assez de pub' pour ce disque, parce qu'il me semble impératif d'y consacrer quelques écoutes.

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