V
7.7
V

Album de Spock’s Beard (2000)

L‘apparition de Spock’s Beard sur la scène progressive (The Light, 1995) nous avait offert un savoureux saut dans le temps – direction la belle époque des seventies avec les ténors Genesis, Yes, Gentle Giant et Kansas en ligne de mire. La méthode breuveté Neal Morse s’épanouira au fil des trois albums qui suivirent (Beware of Darkness, The Kindess of Strangers, Day For Night), jusqu’à rencontrer la bonne fée pour ce cinquième opus fort judicieusement nommé V.


Sans défoncer de nouvelles portes, Neal Morse peaufinait ici son modus operandi pour la ritournelle et tricotait son premier chef d’œuvre certifié conforme : quatre titres courts encadrés par deux suites en modèle déposé. Sur-vitaminé, le carrousel sonique hérisse le poil sur « Thoughts » alors que l’instinct pop de la madeleine lovestory prend le dessus sur les éclatants « All on the Sunday » et le romantique « Goodbye to Yesterday ». Mais sans minimiser la teneur de ces bluettes, en tout point conforme avec les sentiers battus empruntés, le répertoire distille de l’imprévisible sur ses commodes musicales à multiples tiroirs. Avec « The End of the Day », la passion reste en éveil et surfe sur un drapé technique impitoyable, une ampleur instrumentale qui privilégie toujours les mélodies à l’incantatoire abstrait. Plus fort encore, la puissance ravageuse du groupe fulmine et culmine sur une autre créature fantastique « The Great Nothing ». Ving-six minutes rock, flamenco, jazz fusion, folk… un maelström qui redonne le goût des choses. Euphorique, les gourmandises de Neal Morse ont toujours de la suite dans les idées et surtout des idées dans la suite.


Groupe imposant, Spock’s Beard signait ici la parfaite démonstration d’un rock progressif moderne et à vision large. Touche à tout et fines gachettes surdoués, les américains poursuivaient la reconquête du genre avec une inventivité baignée d’efficacité. Un épatant porteur de flambeau à l’aune du nouveau millénaire.


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le 18 janv. 2012

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