xx
7.3
xx

Album de The xx (2009)

Tous ceux qui se sont rués sur The XX sur la foi d'un nom de groupe qui titille les sens ont dû être sacrément déçus ! Car si quelque chose nous fait lever le sourcil dans cette histoire, c'est certainement plus la quantité de Prozac que semblent avoir ingurgité les quatre jeunes anglais que leur néo cold-wave léthargique.
Et ce n'est pas la dénommée Baria Qureshi (synthétiseurs), qui quitta le groupe peu après la sortie de ce premier disquepour cause d'"extrême fatigue" qui nous dira le contraire... Il faut dire qu'à jouer une musique aussi convenue et molle du ciboulot on ne peut que finir hypersomniaque.


Cependant, on doit reconnaître à cette "nouvelle révélation indé" un certain talent dans au moins un domaine, celui de la promotion.


Car quand on a 20 ans de moyenne d'âge, et seulement dans l'escarcelle une petite guitare maigrelette, deux notes de clavier et trois boîtes à rythme qui se battent en duel (d'ailleurs on se demande s'ils avaient vraiment besoin d'être quatre pour écrire des choses aussi minimales), c'est pas gagné de réussir à sortir deux singles médiatisés (soit "Crystalised" et "Islands", incroyablement fades).


On pourrait aussi renvoyer ces coqueluches dans les cordes en leur reprochant simplement leur minimalisme, mais ce serait d'une mauvaise foi sans bornes : c'est leur terrain de jeu. Cependant quand on entend les mots "tension", "sensualité" (ou même "Gainsbourg", summum du n'importe quoi) à propos de leur musique, on peut délibérément s'interroger !


Quoi ? Ces voix apathiques, qui semblent sortir de bouches à peine ouvertes, elles devraient susciter de la volupté, du désir ? Au mieux elles irritent, au pire elles ont les vertus d'un bonne compilation zen, c'est à dire qu'elles nous font gentiment somnoler.
Et quoi ? Ces lignes mélodiques prévisibles, d'un binaire à faire pâlir Brian Molko himself, devraient nous maintenir sur le fil du rasoir ? Non, on est juste surpris qu'elles puissent séduire qui que ce soit, c'est tout. A moins de n'avoir jamais écouté un seul disque new-wave de sa vie...


Cependant, on ne fera de procès trop sévère à ces quatre (trois ?) Londoniens. Le pari était risqué: tenir l'attention d'un auditeur sur onze titres, en faisant le choix délibéré de la lenteur et de l'aridité instrumentale. On peut même jeter une oreille, notamment sur les deux premiers morceaux, "Intro" et "VCR", mais le tour de la question est vite fait. Et on retournera très vite, sans culpabilité aucune, dans n'importe quel autre bon disque de pop atmosphérique, Faith de The Cure en tête.

Francois-Corda
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le 29 août 2018

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François Corda

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