Dissection de l'interrogatoire.
Pour cet opus 3, même découpage des pages que les précédents mais avec des touches de rouge en plus pour le dessin. Sobre, direct mais efficace.C'est réussi, l'auteur décortique les méthodes...
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le 22 janv. 2024
Cela fait bien longtemps que je n'avais pas pris le temps de déposer un petit pavé, mais vraiment un petit, car il suffira de quelques lignes pour m'exprimer sur ce tome 3 de Homicide signé P. Squarzoni.
Si le tome 1 était déjà bon, si le tome 2 était déjà très bon...que ce tome 3 est parfait et exceptionnel tout du long. Long de 160 pages, ce tome 3 monte en intensité de page en page et notamment dans une deuxième partie incroyable autour de la confrontation entre enquêteur et suspect. Certains passages sont justes incroyables : le coup de l'imprimante, l'énonciation des droits, l'évolution de la relation au fil de l'interrogatoire...c'est juste fabuleux à lire, foutrement rythmé et haletant. Et la conclusion est terrible : en se pensant protéger, le suspect signe lui-même sa future chute.
Squarzoni retrace le parcours des suspects, de leur entrée dans la salle d'interrogatoire à l'annonce de leurs droits pour finir avec leurs aveux. Il parcourt les méthodes d'enquêtes développées par les détectives afin de mettre en confiance les suspects et de leur soutirer les aveux. On retrouve tous ce qui faisait le grain de The Wire ou des dernières séries de Netflix (Making a Murderer).
Le portrait n'est ni critique, ni politique, il fait surtout état des jeux qui se mettent en place entre la police et les suspects, mais aussi de la différence entre les meurtriers anecdotiques et les petits parrains qui savent et connaissent le fonctionnement de la justice américaine.
Une nouvelle fois, l'adaptation en bande dessinée de l'oeuvre chirurgicale de David Simon est une réussite et nous plonge dans la violence de Baltimore tout en dressant un portrait incroyable de qualité du travail de la police de la ville. Une véritable oeuvre ethnographique et sociologique qui met en scène la violence et les relations entre policiers et délinquants (voir innocents). Une brillante réussite.
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Créée
le 9 mars 2018
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5 j'aime
D'autres avis sur 10 février - 2 avril 1988 - Homicide : une année dans les rues de Baltimore, tome 3
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