« J’ai eu du mal à le reconnaître, Raoul ... »

Troisième époque de la « Putain de guerre » selon Jacques Tardi : 1916, le cœur de la guerre. Un nouveau jeu de couleurs pour cet album : du noir, du blanc, du rouge. Le rouge surtout est un véritable ajout de ce troisième album, il était beaucoup moins présent dans les deux époques précédentes : ici, le ciel est rouge, le fleuve est rouge, tout est rouge par moments.

Jacques Tardi surprend encore, et c’est tant mieux : les vues aériennes au-dessus des biplans, le jeu des lumières autour du Zeppelin et de la D.C.A., le travail sur la pluie battante, et les silhouettes des canons découpées noir sur blanc. Malheureusement la deuxième partie de l’album est un peu moins riche, plus fade, et certaines images auraient pu être mieux rendues.

Enfin il y a la narration : toute la « Putain de guerre » est une chronique sans dialogues, racontée uniquement dans des encadrés par un soldat lambda, un ouvrier mobilisé pour la Patrie. Un style gouailleur et argotique, une langue parlée qui collait bien aux deux premiers albums. Mais dans « 1916 » la mayonnaise prend moins bien : trop de jeux de mots, de réflexions religieuses, de critiques de l’industrie ... une langue un peu artificielle, recréée après coup, et dont on aperçoit les grosses coutures. C’est un peu dommage.

L’album reste excellent, violent et engagé, avec une planche finale qui résume tout en trois strips : un entrepôt de munitions, une montagne de douilles, un champ de morts.
Wakapou
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Et c'est signé Jacques Tardi et La grande guerre selon Jacques Tardi

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le 14 sept. 2013

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