http://lacasebd.overblog.com/2014/05/1917-le-soldat-inconnu.html

Calme. Tout est calme et serein sauf que non ! Sérieusement, il faut arrêter avec les bonnes séries TV à regarder. Il y a tellement d’épisodes que je n’ai même plus le temps d’écrire une petite bafouille afin d’agrémenter ma culture littéraire de simple profane que je suis. Que ce soit The Follow (macabre), Revenge (Dallas), Vampire Diaries (Sans gland), TBBT (humour), Walking Dead (mortel) et tant d’autres… C’est dingue comme c’est une pompe à temps incroyable… et ça me gonfle de perdre du temps (et pourtant je connais des moyens plus agréables pour me les gonfler).

Mais vous me connaissez, j’ai toujours un poumon sur ma main et histoire de faire simple, court et circoncis, on reprend rapidement nos bonnes habitudes, on enfile un joli maillot couleur « kaki-treillis » et on se jette à l’eau avec « L’homme de L’année : Le Soldat Inconnu », une collection éditée chez Delcourt.

Soit dit en passant et avant de plonger sur le sujet, ce premier opus intitulé « 1917 » est un one-shot , une histoire complète donc, faisant partie d’une collection mettant en avant des moments de l’Histoire dans lesquels des Hommes ont réussi, par leur présence ou leurs actes, à marquer ces instants oubliés. Évidemment, avec une date pareille, ça veut aussi dire aussi qu’on va causer sérieux puisque l’on va parler de la première guerre mondiale, époque où l’on se torchait encore le cul avec des feuilles de salade et des ronces ; et je vous garantis, ce n’est pas agréable du tout.

L’histoire repose sur la vie diamétralement opposée de deux hommes qui, par le truchement d’épreuves, vont vivre ensemble la première guerre mondiale. Tout commence en 1910, dans un village en Côte d’Ivoire, où Boubacar N’Dore, jeune Africain, exploité et travaillant dans une plantation de cacao, va être recruté par un colon blanc du nom de Joseph, et ce afin de devenir un soldat. Malheureusement pour nos deux amis, la guerre en Europe les rattrape et ils sont tous appelés au front pour combattre l’armée allemande, en passant par l’Afrique et ce jusqu’aux terres boueuses de Verdun. Nos deux lascars, à travers des moments forts, des questionnements et des combats aveugles au fin fond des tranchées, vont rapidement voir le lien « maitre-esclave » les unissant, se transformer petit à petit pour devenir bien plus que de simples compagnons d’armes, au péril de leur vie.

Une bd qui prône un cinglant hommage à l’amitié et à tous ces hommes et femmes qui ont combattu pour un idéal qui n’est parfois pas le leur ; s’ensuivra évidemment une réflexion morale sur la guerre, le racisme latent, une page d’histoire sur les tirailleurs africains, etc. Mais là n’est pas forcément le sujet de la critique et je m’abstiendrai de m’étaler comme un étron sur le sujet vu que primo, ça pue ; et deuzio cela risque d’être hors-sujet et subjectif.

Pour ce premier opus, c’est Duval et Jean-Pierre Pecau (pas l’animateur télé) qui sont de corvée de patates, avec à la gâchette un certain Mr Fab ; ce dernier faisant un boulot graphique et esthétique en adéquation avec l’histoire grâce notamment à un découpage et un dessin classique, parfois crayonné, avec des couleurs soignées, sombres et parfois chaudasses contrastant avec la noirceur de la situation.

J’avoue pourtant qu’à la base ce genre d’histoire ce n’est pas trop ma came. Parce que déjà je l’avais reçu pour Nouvel An (quand je vous dis que j’ai du retard dans mes lectures) et surtout après avoir vu les trois premières pages de la bd ; mais l’histoire change radicalement dès la 4ème planche et nous emmène directement dans une autre vision des choses.

C’est fichtrement bien dessiné donc même si assez classique dans l’approche, et c’est surtout accompagné d’un scénario solide et une narration impeccable sur un contexte historique bien réel. L’émotion est au rendez-vous et ce drame transpire le vécu au quotidien. Petite cerise sur le gâteau : une fin brutale, tragique… et ironique.

Pour finir, voilà donc un premier volume surprenant, nous rappelant la dureté de l’époque et remettant en abîme là où nous en sommes aujourd’hui. Je ne sais pas vous dire si les autres numéros de la collection sont de la même qualité ou du même gabarit mais celui-ci est plus que recommandable (on me souffle aux tympans que c’est le meilleur de la série).

Pour le reste, faites comme moi, emboitez le pas sur cet épisode car c’est du bon. Sur ce, on me salue ! Rompez !

Ps : Me ferais bien un cacao chaud sur le coup, il fait frisquet non ?
MiguelMartinPer
7
Écrit par

Créée

le 15 mai 2014

Critique lue 245 fois

Critique lue 245 fois

D'autres avis sur 1917 - L'Homme de l'année, tome 1

1917 - L'Homme de l'année, tome 1
GrandGousierGuerin
4

Critique de 1917 - L'Homme de l'année, tome 1 par GrandGousierGuerin

Quelle déception ! Moi qui m’attendais à un coup de cœur … Dotée d’une couverture magnifique, je me suis arrêté à cette BD. En tournant les pages, je me suis rassuré par un graphisme soigné et...

le 21 juil. 2015

1 j'aime

1917 - L'Homme de l'année, tome 1
LoGgn
8

Frères d'Armes

Excellente bande dessinée sur les troupes françaises lors de la 1ère Guerre Mondiale et les tirailleurs dits "sénégalais" en particulier. Sans entrer dans la pathos ou le cliché à outrance, servi par...

le 5 janv. 2023

1917 - L'Homme de l'année, tome 1
Bouquinovore
9

De l'amitié dans l'horreur

Je suis tombé part hasard sur cette Bd chez mon libraire et je dois reconnaitre que ce fut une belle rencontre. J'ai beaucoup aimé l'histoire, mais aussi le coup de crayon. À première vue, beaucoup...

le 18 août 2014

Du même critique

Rubrique-à-brac, tome 1
MiguelMartinPer
7

Critique de Rubrique-à-brac, tome 1 par Miguel Martin Perez

Rubrique-à-brac ou RAB pour les intimes, ce n'est pas un bédé pour les lopettes; ouais là faut vraiment atteindre un haut degré de réflexion mentale subtilement distillés à travers un mixeur à café...

le 30 mars 2013

6 j'aime

New York - Ekhö monde miroir, tome 1
MiguelMartinPer
7

Critique de New York - Ekhö monde miroir, tome 1 par Miguel Martin Perez

Ekho ... ça pourrait être une insulte du coté de Marseille mais non, c'est LA nouvelle bd des frères taloches j'ai nommé Barbucci le dessinateur talentueux et Arleston l'homme qui a vraiment sucé...

le 10 avr. 2013

3 j'aime

1