Aaaaah ! Qu’il est difficile de se lancer dans la lecture de cet ultime tome de Fables. Après plus de dix ans de publication, Bill Willingham et Mark Buckingham nous proposent, non sans émotion, le tout dernier, et très long, chapitre des aventures fantastiques des Fables. Je ne me suis jeté de suite sur ce tome à sa réception, sans doute par peur de devoir dire au revoir à des personnages qui ont su véritablement me toucher à travers toutes les génialissimes sagas que les auteurs m’ont proposé, sans doute par refus de devoir dire au revoir à tous les habitants de Fableville, les bons comme les mauvais.


Devenue ambassadrice de la seconde chance, Rose Rouge a rassemblé autour d’elle un nouvel ordre de chevalerie et fondé New Camelot, un royaume de lumière et d’espoir. Mais sans le savoir, la jeune femme a également relancé les rouages de l’Histoire. En tant qu’avatar du Roi Arthur, parviendra-t-elle à échapper à sa funeste destinée ? Son affrontement avec sa sœur, Blanche, sonnera-t-il définitivement le glas de Fableville et de ses habitants ? L’avenir se joue maintenant.
(Contient l’épisode #150)


Depuis quelques tomes, Bill Willingham nous prépare au dernier affrontement de Fables. Et ce n’est pas un nouvel ennemi qui fait des siennes, mais un combat entre deux sœurs emblématiques du titre, Rose Rouge et Blanche-Neige.
Sans l’air de rien, et c’est là tout le talent de Bill Willingham, le scénariste à su préparer le terrain pour un affrontement s’annonçant terrible. Chaque Fables devant, sans le vouloir vraiment, prendre parti pour l’une ou l’autre des sœurs. Si l’on voyait le duel se préciser, je n’avais pas réalisé à quel point cela allait prendre une tournure aussi dramatique.


Des alliances se nouent, d’autres se défont tandis que certaines sont plus solides que jamais. Et comme dans tous les conflits ayant frappé les Fables, certains de nos héros, de nos personnages vont rendre l’âme. Et j’avoue que cela a été un véritable choc émotionnel pour moi pour l’une d’entre elle, tombant en prouvant encore un peu plus sa loyauté. Ce conflit opposant deux sœurs, va frapper, marquer tous les habitants de Fableville et de la Ferme, et même d’autres Royaumes. Des armées vont se préparer, et l’on va découvrir que certaines menaces antérieures ne sont rien face à ce que ces deux femmes sont capables de mettre en marche.


J’ai vraiment pris sur moi pour ne pas me ruer aux dernières pages du tome et ainsi découvrir, avant l’heure, le grand final de cette opposition, de ce combat entre deux sœurs qui ne se comprennent pas, ne se comprennent plus et que tout oppose au final. Le temps de cet ultime épisode king-size, la tension ne cesse de monter, de croître, à mesure que les personnages se séparent, meurent, montrent des pouvoirs insoupçonnés (les enfants de Blanche et Bigby pour ne citer qu’eux) et l’on tremble à l’idée de deviner ce qu’il va se passer.
Mais encore une fois, comme toujours j’ai envie de dire, Bill Willingham parvient à nous surprendre, à nous proposer une fin inattendue mais fortement espérée (si vous vous rappelez ma review sur le tome précédent, j’avais soulevé un point décisif avec la malédiction de descendance dans la famille de Blanche et Rose). Une fin magnifique, certes un peu facile, mais qui ne pouvait être autrement. Comment Fables aurait pu finir autrement ?


Pour définitivement clore le titre, et éviter les questions du genre « Que sont-ils devenus ? » Bill Willingham nous propose de courtes histoires sur le devenir de la plupart de nos personnages, à plus ou moins long terme (très, très, très long terme pour certains), mais aussi découvrir enfin en détail la prophétie des enfants Wolf. Avant un énorme bond de le temps, voir comment les choses se sont déroulés pour nos personnages et pouvoir dire Adieu (comme le suggère le titre de ce tome).


A la fin du tome, le pincement au cœur est plus que présent, j’ai été très triste de devoir refermer ce tome, en me disant que c’était fini, qu’il n’y aurait pas de suite. Mais à côté de cela, quelle joie de voir que Bill Willingham a pu finir proprement et merveilleusement son histoire. Si de par les événements nous nous sommes un peu éloigné de nos contes de fées, Fables reste un conte de fée, avec des personnages de conte de fées et nous sommes donc en droit d’attendre le « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Il était impensable d’avoir une telle fausse note pour le dernier numéro.


Bref, difficile de se dire que c’est fini. Bigby ne va plus faire le gros dur, plus de disputes entre Blanche-Neige et sa sœur Rose-Rouge. Plus de Gepetto voulant conquérir le monde. Plus de Pinocchio qui ment. Plus de Prince Charmant qui nous ment. Plus de Jack et ses plans foireux. Plus d’animaux fantastiques. Plus d’histoires qui nous emportent. Fables c’est fini, de bien belle façon, à nous maintenant d’écrire leurs prochaines aventures dans notre imagination ou à travers nos rêves. Bill Willingham n’a fait que nous montrer le chemin…

Romain_Bouvet
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le 29 févr. 2016

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