Quand être immortel rime avec être dans la mouise!

Contexte :

Ajin:Semi-human est un seinen écrit par Gamon Sakurai. Il est prépublié depuis juillet 2012 dans le magazine good! Afternoon de l'éditeur Kodansha. Actuellement, 38 chapitres sont sortis. Avant de commencer la critique, je vous préviens : je ne parlerais ici que du manga et pas de l’anime. Je ne l’ai pas visionné et je ne le ferais pas, car je trouve les graphismes absolument dégueulasses. C’est un avis strictement personnel, mais je déteste la CGI (Computer Generated Imagery) et la motion capture dans les animes. Je pense que non seulement c’est moche, mais qu'en plus on y perd en personnalité artistique… Bref là n’est pas le sujet, passons donc à la critique.

Synopsis :

Après s'être fait renversé par un camion, Kei Nagai, jeune étudiant, découvre qu'il est un « Ajin », un être vivant immortel. Les Ajin étant considérés comme des spécimens précieux pour le progrès de l'humanité, Kei est désormais pourchassé par le gouvernement, qui veut lui faire subir toute sortes d’expérimentions.

Critique :

Comment dire ça de façon simple… PUTAIN ça claque ! Nous avons là un très bon seinen, qui, s’il continue sur lancée, à toutes les cartes en main pour devenir culte. C’est palpitant, intéressant et intelligent… JACKPOT !!! Attention tout de même : c’est adulte et loin d’être léger. Pas question de passer un moment juste tranquille et sans prise de tête. Ça meurt, ça coupe, ça explose et ça pose sans cesse des questions sur l’humanité, l’évolution ou encore la valeur de la vie (ou plutôt de la mort). Les thèmes abordés sont prenants et bien choisis, avec des moments lourds de sens.

Le scénario est très bien ficelé, les personnages sont intéressants, bien construits et le rythme est très bien géré (c’est lent quand ça doit être lent, rapide quand ça doit être rapide). Les explications détaillées et la démarche pseudo-scientifique sont plus qu’appréciables : elles permettent de poser des règles qui font que le manga garde une ligne directive. Les pouvoirs des Ajins ne partent donc pas dans une surenchère constante (à l’inverse d’un shonen classique par exemple). Les scènes d'actions et l'intelligence dont font preuve les personnages lors des confrontations, mettent brillament en valeur leur immortalité. On a ici une œuvre fantastique dans le meilleur sens du terme !

Seul les graphismes sont à déplorer, pour ce manga dont l’écriture est rondement menée. Si le dessin est loin d’être moche voir même beau, il reste assez classique, voir trop classique. Les personnages sont dessinés de façons réalistes sans avoir une « patte » reconnaissable. Certains plans sont magnifiques mais en dehors de ceux-ci le dessin reste assez quelconque. Si certains arrières plans sont très détaillés et travaillés, la plupart sont vides et blancs. C’est dommage ! En effet, à l’heure actuelle où la forme a presque plus d’importance que le fond, il est possible que plusieurs personnes passent à côté de cette œuvre au profit d’un manga plus beau ou original (graphiquement parlant)… à tort.

Sur ce, je vous recommande fortement Ajin ! C’est du bon, voir du très bon (pour le moment en tout cas) !