Akira
8.6
Akira

Manga de Katsuhiro Ôtomo (1982)

Kanéda, mon petit Kanéda...

J’ai découvert Akira il y a peu de temps, je connaissais de nom et comme beaucoup, je pensais aussi que le garçon de la couverture était Akira…
Je viens de réparer mon erreur en lisant la version couleur du manga et ai enchainé avec le film animé. Je ne traiterai que du manga papier ici.


Première impression, une claque!


Pour un manga vieux de 35 ans, je suis resté scotché, absorbant en quelques soirées les 13 tomes de cette édition couleur. Je ne ferai pas d’allusion sur le fait d'absorber le manga tel LUI mais je me suis senti comme ça, comme LUI peut être...).


Le dessin des décors d’abord, très réussi, très détaillé. Quel boulot de la part du mangaka! J’ai adoré!
Je suis déjà prédisposé à « aimer » ce genre de décor en bon fan de SF et de steam punk et là, bin, on est servi. Et même deux fois! (sans spoiler).
Un travail de fourmi qui donne l’impression d’être étouffé et sali par cette ville où prend place l'intrigue mais aussi de bien appréhender la grandeur de l’espace où se déroule l’action.


Le dessin des personnages ne m’a pas laissé indifférent.
On sent l’âge du manga dans la manière de dessiner les corps et les visages mais cela ne gâche rien, bien au contraire des myriades de mangas « actuels » où les personnages sont tellement lisses et sans détails… Akira n’a rien a envié à notre époque.
Le style se veut réaliste (pas de super-deformed par exemple) à l’image des décors, très cohérent et bien dessiné.
Petite exception sur le dernier tome où j’ai eu du mal à reconnaître le visage du « héros » sur plusieurs cases… mais ça reste un excellent manga dans l’ensemble.


Le découpage des scènes a été, pour moi, très bon!
La sensation de vitesse des courses de motos ou de combat est très bien retranscrite, l’énergie qui s'en dégage ne lasse pas et on enchaîne sans difficulté les différentes péripéties des protagonistes.
Globalement, je me suis cru dans un film tellement certains plans sont fous et bien chorégraphiés. Un vrai travail de mise en scène.


Pour finir sur l'histoire, juste un mot. Épique!
Un début, un avant, un après et une fin (succincte certes mais qui donne une « vraie » fin au manga). Rien à redire sur cette épopée qui m'a totalement emmenée avec elle.


Certaines critiques parlent du fait que le héros principal passe son temps à courir à droite et à gauche sans véritablement rien faire… C’est vrai en partie mais pour moi, je l’ai plutôt vu comme un souhait assumé pour nous montrer l’immensité et la difficulté extrême de la tâche à laquelle il fait face.
On a affaire à autre chose qu’un blockbuster hollywoodien avec son héros invincible, présent sur tous les fronts et ultra décisif!
Ici, le héros est guidé par sa haine et sa vengeance (mêlé de tristesse pour son ami) mais se trouve tellement « petit » face à l’ennemi que ça se ressent dans ses péripéties… et cela rend le dénouement de moitié puis de fin tellement épique justement! Je n’en dirait pas plus pour ne pas spoiler mais attachez vos ceintures, ça ne rigole pas!


Un petit mot sur Akira que l’on pourrait attendre comme le messie en se basant sur le nom du manga. J’ai trouvé très pertinent la manière de le représenter.


Certains pourraient le qualifier de légume ou de lent ou encore d'inutile presque mais pour moi, je le trouve très juste dans le sens où il est tellement au dessus de tout ce qui l’entoure et de tout, tout court en fait.
Il donne l'impression de n'être qu’un instrument dans la folie de bien d’autres personnages et pourtant tout commence et fini avec et par Akira.


J’ai été également impressionné de voir les différentes versions de certaines planches faites soit pour la sortie magazine, soit pour la sortie du tome (que l’on peut voir dans le tome 14 de l’édition couleur, un artwork sur Akira) avec certaines mises en scène totalement différentes d’une version à l’autre. Un sacré boulot de la part du mangaka guidé parfois par des contraintes éditoriales.


En lisant le manga, j’ai également cru voir pas mal de références prises par d’autres œuvres (ou peut être l'inverse parfois...) comme l’ascenseur menant au sous sol glacé, le design des motos « à la Tron », les plateformes volantes, les villes gigantesques et tentaculaires pour ne citer que ces points…


Pour résumé, même si vieux de 35 ans, j’ai aimé, j’ai aimé et j’ai AIME ce manga! 10/10, sans hésiter!


Beaucoup conseille la version noir et blanc de ce chef d'oeuvre (notamment pour ses dialogues et son prix) et je prendrai le temps de la lire, c'est sûr!

Auronake
10
Écrit par

Créée

le 2 oct. 2017

Critique lue 251 fois

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