Justice League du pauvre

Alors qu'Invincible est parti en guerre contre les Viltrumites, Kirkman décide de garder un œil sur notre bonne vieille Terre avec les Gardiens du Globe. En effet, cette équipe, connue depuis si longtemps et protégeant la Terre depuis des années a le droit, enfin, à sa propre série.
Cependant, et c'est là où le choix de Kirkman est incompréhensible, loin de prendre la série à une époque où les Gardiens étaient majoritairement des personnages connus des lecteurs, la nouvelle équipe est principalement composés de personnages créés pour l'occasion.

On tombe ainsi sur le principal défaut de ce tome : il est hyper introductif et hyper classique. Difficile de ne pas songer, en effet, à une version amoindrie de la Justice League International de Giffen et DeMatteis. On a le droit à tout : des personnages du monde entier, chacun étant un cliché sur son pays, un premier adversaire à combattre, bien trop fort, et une affirmation par cela de la puissance de l'équipe.
Si on prendra du plaisir à retrouver Black Samson, Pare-Balle ou encore le Faussaire, déjà connu des fans, c'est surtout Brit qui tient la série. Ainsi Les Gardiens du Globe ressemblent plus à une suite de Brit qu'autre chose.
Le côté très introductif des personnages et leur grand nombre, lié à un aspect très stéréotypé et une sur-dose de combats gratuits fait qu'on a du mal à se prendre d'affection pour eux, surtout qu'ils remplissent réellement des rôles. Benito Cereno n'ayant pas le talent de Kirkman, on a du mal à aimer les personnages, si ce n'est Yeti. De plus Cereno a du mal avec la mise en scène des combats, sur ce point il n'est pas aidé par le dessin de Ramson Getty, plutôt moyen, il faut le dire. On a donc des combats peu sympathiques et peu charismatiques, menés par des supers-héros créés depuis peu, sans réelle profondeur et profondément stéréotypés.

Le pire sera bien sur pour le lecteur qui connaît les Avengers et la Justice League (dans toutes ses versions) tant il lui semblera vivre un bon remake de cet univers. Kirkman a fini par se prendre à son propre jeu et à force de créer un univers supers-héroïques se retrouve à voir Cereno créer une pastiche de ce monde, avec un ridicule peu appréciable.
On regrettera le sentiment d'avoir une intrigue trop grande pour l'équipe naissante, qui donne un sentiment d'exagération au lecteur. De la même façon, la narration manque de charme et on est trainé avec un peu de volonté de notre part, sans réellement être galvanisé par la lecture.

Il faut espérer que maintenant que les personnages ont été amenés, ainsi que les intrigues, ont aura réellement quelque chose à se mettre sous la dent pour les tomes suivants. Avec, on l'espère, un vrai développement des personnages, ce qui est le gros manque jusque là.