Avengers: The Serpent Crown par Ninesisters

Un cas extrêmement étrange que cette album des Avengers, reprenant des épisodes des années 70, à tel point que je ne sais trop comment l’aborder. Sinon que je le déconseille fortement à quiconque n’a pas déjà une solide connaissance des personnages.


Principal écueil : l'intitulé n’est pas le bon. Nous n’en avons rien à faire de cette histoire de couronne, enjeu qui n’arrive que sur la fin et reprenant une trame commencée dans des épisodes ici absents, puisque issus d’une autre série. L’album comprend plusieurs numéros de The Avengers, nous proposant de suivre deux histoires parallèles dont la résolution – même si partielle – servira de conclusion.


Dans la première, Thor et Moondragon partent à la recherche de Hawkeye, perdu dans le temps, et se retrouvent confrontés à Kang the Conqueror en plein Farwest. L’auteur profite de cette ambiance western pour réintroduire les héros des publications Marvel Comics se déroulant dans cet univers, et surtout opposer les deux Avengers dans une bataille d’égos surdimensionnés ; Thor étant un Dieu apprenant l’humilité auprès des humains, là où Moondragon est une humaine ayant atteint – selon ses dires – le statut d’un Dieu.


Dans la seconde, l’équipe principale enquête sur les mystérieux agissements de la compagnie Roxxon (futur ennemi récurrent) et doit faire face au Supreme Squadron, équipe d’une réalité alternativement rappelant furieusement la Justice League.


S’il devait y avoir un fil conducteur et une logique derrière la publication d’un tel TPB, ce serait le personnage de Hellcat. Qui ? Petite explication. Après la Seconde Guerre Mondiale, l’intérêt pour les super-héros diminue fortement ; Timely Comics, futur Marvel Comics, met un terme à ces périodiques, pour se concentrer sur d’autres genres plus porteurs. C’est dans ce contexte qu’apparait Patsy Walker, héroïne de la comédie romantique éponyme, laquelle narre son quotidien dans la petite ville américaine typique de Centerville. La série durera jusqu’au début des années 60. Des auteurs facétieux décident alors d'intégrer Patsy dans la continuité Marvel Comics : obsédée par les super-héros, elle fera chanter The Beast pour que celui-ci trouve un moyen de faire d’elle une héroïne. Au début de Avengers : The Serpent Crown, alors que l’ancien X-Man vient de rejoindre les Avengers, elle se rappelle à son bon souvenir, bien décidée à lui faire respecter sa promesse. Un concours de circonstances plus tard, et elle reçoit de Captain America le costume de The Cat, qui amplifie les capacités physiques. Ainsi naquit Hellcat. L’histoire du personnage est malheureusement plus intéressante que le personnage lui-même.


Vous l’aurez compris, Avengers : The Serpent Crown est un album étrange. Les deux histoires proposées s’avèrent, fort heureusement, divertissantes, que ce soit l’aventure légèrement guignolesque de Thor et Moondragon au temps des cowboys – cette dernière se montrant fascinée par cette période, tandis que ses interlocuteurs s’interrogent sur cette femme court-vêtue et au crâne rasé – ou le combat plutôt ironique contre une pseudo Justice League, mais qui en même temps condamne, plusieurs années avant l’arrivée de Ronald Reagan au pouvoir, une Amérique dirigée par de grosses corporations à leur seul profit. Même s’il se moque, le scénariste identifie bien la différence entre la JLA et les Avengers : d’un côté des icônes, de l’autre des héros envers lesquels la population ne se montre pas toujours reconnaissante, en raison de la mauvaise image dont ils souffrent.


J’avais des raisons personnelles de vouloir lire ce TPB revenant sur les débuts de Hellcat, personnage que j’ai découvert alors que je venais à peine de plonger la tête la première dans les comics. L’ensemble est amusant mais, avouons-le franchement, anecdotique.

Ninesisters
7
Écrit par

Créée

le 18 mai 2015

Critique lue 185 fois

2 j'aime

Ninesisters

Écrit par

Critique lue 185 fois

2

Du même critique

Evangelion 3.0 : You Can (Not) Redo
Ninesisters
10

La prochaine fois, j'enlève le bas !

Si je suis légèrement moins emballé que pour les deux premiers opus, je trouve quand même qu’il s’agit pour l’instant du meilleur de la saga. Paradoxe ? Incohérence ? Disons que mon impression est à...

le 30 avr. 2013

43 j'aime

Hellsing Ultimate
Ninesisters
9

Critique de Hellsing Ultimate par Ninesisters

Kôta Hirano est un mangaka plus connu pour la qualité de ses boucheries, enfin de ses manga, que pour son rythme de publication. Ainsi, après le succès d’un premier anime qui ne reprenait finalement...

le 13 mars 2013

38 j'aime

1