Tandis que Batman et Robin arpentent les couloirs de leur manoir, à la recherche d’indices sur la disparition de Bruce Wayne, le Dr Hurt rassemble ses troupes afin de conquérir Gotham City. Et lorsque Talia al Ghul désire reprendre le contrôle de son fils, elle porte un coup fatidique à l’équilibre fragile de ce nouveau Dynamique Duo (contient les épisodes Batman and Robin #10 à 16 et Batman : The Return #1)

Que l’on ait aimé ou non, le cinquième tome de la collection Grant Morrison présente Batman, faisait office d’ovni encore plus étrange que les précédents volumes. Difficile d’accès (même pour les gros fans), il l’était encore davantage pour les lecteurs récents. Il était facile de se perdre dans l’esprit délirant de Grant Morrison. Avec ce tome 6, on retombe sur quelque chose de plus « classique », si je puis dire. On assiste au retour de Bruce Wayne, à travers la série Batman et Robin. C’est donc toujours Dick Grayson (hélas) sous le masque de Robin. Personnellement, c’est l’un de mes tomes préférés ! Et pas mal de pistes d’énigmes lancées par Grant Morrison trouvent enfin une explication.

Ce tome se divise en trois parties. Deux grandes sagas (Batman contre Robin (3 chapitres), Que Meurent Batman et Robin (4 chapitres)) et le premier chapitre du Retour de Batman. Comme bien souvent sur ce run de Morrison, à chaque saga, nous avons le droit à un nouveau dessinateur. Dans l’ordre : Andy Clarke, Frazer Irving et David Finch. Oui ! Comme d’habitude la qualité graphique générale est très variée et pas toujours en bien.
Andy Clarke ne s’en sort pas trop mal, l’essentiel est là, c’est assez sombre quand il faut, plutôt expressif, le look des personnages (99 démons) assez bien travaillé. Le rythme n’est pas toujours là cependant, et Batman manque de carrure.
Pour Frazer Irving, je n’aime pas du tout. Je trouve ses dessins baveux, sans détails, mal colorisés. Pourtant cela passe assez bien, tant les dessins collent au côté sinistre, macabre, voir malsain de l’ambiance qui règne. Son professeur Pyg est très bien, mais le reste des personnages c’est une horreur.
David Finch enfin, heureusement sur un seul épisode, il est au paroxysme de ce que je n’aime pas chez lui. Oui c’est très beau, très esthétique, mais Que l’on prenne Bruce, Dick ou Damian, ce sont les mêmes tronches carrées, les mêmes corps bodybuildés, la même coupe de cheveux. Juste la taille qui change, un grand Bruce, un moyen Bruce et un petit Bruce…

Voilà pour les dessins. Pour le scénario, force est de constater, même si je ne peux pas voir Dick sous le costume de Batman, que son duo avec Damian fonctionne à merveille. La synergie entre les deux est parfaite, et leur relation est un vrai plaisir à lire. Cela fonctionne si bien qu’on en vient à se demander si nous retrouverons la même chose une fois que Bruce sera de retour (bon depuis on sait que c’est encore mieux) mais la première fois que j’ai lu ces histoires, je me suis posé cette question. J’avais même une certaine appréhension à voir Bruce revenir, tellement j’étais fan de ce Damian avec ce Dick.
La première saga : Batman contre Robin nous montre comment Talia décide d’agir pour retirer son fils de l’aile de Dick. Elle n’hésite pas pour cela, à prendre mentalement le contrôle de Damian, afin de tuer Batman. Carrément. Et alors que Damian doit donc résoudre un sacré gros problème familial, Alfred fait lui une étrange découverte. Comme nous l’avons, nous, découvert dans le précédent volume, Batman/Bruce Wayne est toujours vivant, et le manoir renferme un nombre impressionnants de « bat-signaux » qu’il a laissé pour le dire à ses amis, dans le présent. Jusqu’aux fondations même du manoir. Véritable jeu de piste, nous suivons avec voracité, les découvertes qui se cumulent d’Alfred, Dick et Damian, nous remémorant alors les différentes pistes lancées par Grant Morrison dans les précédents épisodes. Ajoutons à cela l’arrivée du détective Oberon Sexton et un Docteur Hurt cherchant à détruire l’image de la famille Wayne.
Saga riche en action, en révélation, et où malheureusement, le Docteur Hurt continu d’asseoir son pouvoir et son emprise, mais il ne doit pas oublier le Joker tapit dans l’ombre…

La deuxième saga : Que Meurent Batman et Robin, voit le Docteur Hurt réussir à se faire passer pour le père de Bruce Wayne, et surtout à faire sombrer Gotham dans le chaos. Son plan date d’une longue, très longue préparation, remontant jusqu’au professeur Pyg. Un professeur Pyg encore plus fou, plus malsain qu’à l’accoutumée. Gotham brûle, Gotham sombre, c’est le triomphe pour Hurt, qui va même, jusqu’à, sous l’identité de Thomas Wayne, récupérer « son manoir », et le triomphe de Pyg qui met à feu et à sang les rues et les habitants de Gotham avec son effroyable drogue. Mais ces deux ennemis ont oublié deux détails très importants dans leur plan machiavélique : le retour de Bruce Wayne, et la vengeance du Joker ! Après une intense confrontation, à la fin c’est toujours le même qui rit…
Notons, que même si je ne suis pas du tout fan du dessinateur, Irving est l’artiste idéal pour dépeindre une telle folie sur les gens de Gotham, un tel malaise ambiant, un tel désordre dans les rues.
Cette ultime confrontation entre notre Batman, le vrai, et le Gant Noir, sera également aussi le théâtre d’une grande annonce pour Bruce Wayne : le lancement de Batman Incorporated !

Le dernier chapitre du tome, le premier de Batman : le Retour, sert d’introduction à Batman Inc ! Bruce ne va pas lésiner sur les moyens pour sa Bat-Armée, les cartes gold vont flamber ! Toute la Bat-Family va être mise à contribution, même son fils à qui il va faire des éloges (entre deux reproches), et que donc cela va se dérouler sur un plan mondial. Mais surtout cet épisode sert à Morrison à nous expliquer que Dick va rester sous le costume de Batman, le temps que Bruce se rende dans chaque pays du monde pour y implanter un Batman, le nouveau Dynamique Duo a encore quelques aventures devant elle, et on découvre le nom d’un nouvel ennemi : Léviathan !

Bref, ce tome est un magnifique condensé d’action, d’émotion, de surprise, de révélation. Un tome très riche sur un rythme effréné. On n’en perd pas une miette. Plus les révélations se dévoilent, plus notre cerveau travaille à faire le lien avec les précédents tomes et les indices disséminés, les pistes lancées par Grant Morrison et on se dit Whaouh ! Ce mec est un génie, tout s’imbrique, tout s’emboîte. Morrison a créé, modifié, arrangé le passé de son Batman afin de mieux travailler son présent et son futur : Batman Inc ! Offrant une nouvelle vision, absolument révolutionnaire du défenseur de Gotham City.
Conclusion du chapitre Gant Noir et du passé du Bruce Wayne, introduction à Batman Inc et à un nouveau Batman/Bruce Wayne !
Romain_Bouvet
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le 11 janv. 2014

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Romain Bouvet

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